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Réchauffement climatique: Que fait la Tunisie pour éviter l’irréparable?

Fermier à Bir Salah Sfax examinant ses acacias (Ph. Lisa Bryant, VOA).

Le quotidien vient à chaque instant nous rappeler l’inexorable progression de ce que les émissions de gaz à effet de serre peuvent causer comme dégâts à la planète. Le petit agriculteur tunisien où qu’il soit, au nord comme au sud, à l’est comme à l’ouest, est livré à lui-même face à cette terrible dévastation…

Par Marwan Chahla

Les petits lopins de terre qui permettait jadis à leurs propriétaires modestes de travailler eux-mêmes, de faire également travailler des membres de leurs familles et d’offrir même des emplois saisonniers à des voisins, à travers les différentes régions de la Tunisie, ont perdu chaque de leur rentabilité, voire leur viabilité, du fait du réchauffement climatique. Aujourd’hui, si ces petits exploitants arrivent à survivre, leur marge de manœuvre s’est sensiblement réduite et leurs ressources se sont amenuisées.

Cette tendance, selon la société allemande Max-Planck pour le développement des sciences, ira s’accentuant durant les prochaines décennies et poussera le chômage et la pauvreté vers des niveaux plus inquiétants encore…

La Tunisie va présenter un dossier volumineux à la COP 25 à Madrid

Des climatologues, cités par VOA, prévoient qu’au cours du 21e siècle, certaines zones du territoire tunisien – à l’instar de ce qui se passera un peu partout en Afrique du nord – seront quasiment inhabitables…

Essia Guezzi, chargée de projets auprès du Fonds mondial pour la nature en Afrique du nord (WWF-North Africa) s’alarme que l’on puisse constater, presqu’à un rythme quotidien, «la montée de la moyenne des températures, le stress hydrique qu’entraînent le réchauffement de la planète et la montée du niveau de la mer.»

Une fermière à Bir Salah examinant ses plantes de Moringa, ayant des vertus nutritionnelles et médicinales (Ph. Lisa Bryant, VOA).

La Tunisie a déjà planché sur toutes ces questions brûlantes et préparé un dossier volumineux qu’elle compte présenter, le mois prochain à Madrid, à l’occasion de la COP25…

Entre-temps, le quotidien que vivent les Tunisiens est marqué par l’épuisement rapide des réserves d’eau souterraine. Près des 2/3 du territoire tunisien vit sous la terrible menace de la désertification. Et, conséquence inéluctable, le réchauffement climatique aura pour effet direct de ralentir la croissance économique, en impactant négativement deux secteurs d’activité vitaux du pays, générateurs de revenus dont la Tunisie a grandement besoin, à savoir, le tourisme et l’agriculture, selon les résultats d’une enquête menée par le ministère néerlandais des Affaires étrangères, en 2018.

La question environnementale absente des programmes électoraux

Bien que les autorités tunisiennes se soient fixé des objectifs ambitieux dans ce domaine – en promettant, par exemple, de réduire les émissions de CO2 de 41% d’ici 2030, par rapport à ce qu’elles étaient en 2010, elles ont été très lentes à joindre le geste à la parole, selon plusieurs observateurs, qui font d’ailleurs remarquer que la question du réchauffement climatique n’a pas figuré dans les programmes électoraux des candidats aux dernières élections présidentielle et législatives.

Etait-ce un oubli innocent ou tout simplement une indifférence totale ?

Hamadi Gharbi, gestionnaire de projets auprès du WWF pour l’Afrique du nord, a la réponse: «Il n’y pas beaucoup à chercher: il semble que la question environnementale et l’impact du réchauffement climatique sont les derniers soucis des hommes politiques tunisiens. Point final. »

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