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Mobilisation contre l’expulsion des 600 migrants tunisiens réfugiés en Espagne

Dans un communiqué publié aujourd’hui, mardi 5 mai 2020, 175 associations espagnoles et tunisiennes lancent un appel au gouvernement espagnol pour ne pas déporter les personnes tunisiennes qui sont hébergés au CETI de Melilla, et de les transférer en urgence vers la péninsule espagnole de façon urgente. Nous publions ci-dessous cet appel.

Pendant cette période de pandémie mondiale, le ministre de l’Intérieur de l’Espagne, Fernando Grande-Marlaska, lors d’une conférence de presse, a assuré être en pourparlers avec les autorités tunisiennes afin de rapatrier au plus vite plus de 600 personnes tunisiennes qui se trouvent actuellement bloquées au Centre de séjour temporaire des immigrants (CETI) de Melilla depuis l’été 2019.

Ce groupe de Tunisiens, dont des familles avec enfants ou des personnes âgées, est au CETI depuis environ huit mois, en attendant leur éventuel transfert vers la Péninsule Ibérique.

Après ces mois d’attente et d’incertitude pendant lesquels ces personnes tunisiennes n’ont pas été transférées vers la Péninsule, comme avec les migrants d’autres nationalités, la menace de la pandémie dans ce centre surpeuplé (qui accueille plus du double de sa capacité) et l’annonce d’une éventuelle expulsion massive viennent s’ajouter.

Le centre de séjour temporaire de Melilla, qui a la capacité pour accueillir 780 personnes, accueille actuellement plus de 1 600 personnes originaires de plusieurs pays dans des mauvaises conditions sanitaires. Cette situation ne permet pas d’appliquer les recommandations sanitaires qui ont été adressées pour le reste de la population.

Le confinement, le surpeuplement, une mauvaise hygiène et la panique ont déclenché des protestations depuis quelques jours.

L’association Tunisienne “Terre pour tous” affirme que, lors de ces protestations, le CETI a appelé directement la police. De son côté, le Forum tunisien des droits économiques et sociaux estime que «cette stratégie est une pression envers les autorités tunisiennes de la part des autorités espagnoles pour signer un accord relatif au retour des migrants».

Le FTDES considère que l’objectif du blocage des personnes tunisiennes à Melilla est d’alerter leurs proches en Tunisie et faire comprendre que la route migratoire à travers le Maroc et Melilla est fermée.

Le groupe de personnes tunisiennes est au CETI depuis des mois, dans une situation qui s’est prolongée de manière injustifiée. Elles ont été obligées à attendre dans des installations surpeuplées et finalement les autorités ont décidé de les expulser lors de la pandémie. La situation s’est même aggravée ces derniers jours car certaines personnes affectées par cette décision ont entamé une grève de faim.

Les faits exposés violent le respect à la vie, à la santé et à la dignité des personnes. Également, nous tenons à rappeler que l’article 4 du Protocole n° 4 à la Convention européenne des droits de l’homme interdit les expulsions collectives d’étrangers.

Pour toutes les raisons susmentionnées, nous exigeons l’arrêt de la procédure d’expulsion des personnes de nationalité tunisienne annoncée par le ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, et le transfert urgent de toutes les personnes qui se trouvent actuellement dans le CETI de Melilla vers la péninsule et le début d’une procédure de régularisation.

Pour consulter le texte original en espagnol et la liste de ses signataires.

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