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Tunisie : Les patients des maladies chroniques en danger à cause de la pénurie des médicaments

La Tunisie fait plus que jamais face à une pénurie de médicaments. En effet, les patients qui consultent dans les centres de santé de base et les hôpitaux publics se retrouvent, de plus en plus fréquemment, privés de leur droit d’accès aux soins médicamenteux.

Ce manque concerne notamment les médicaments les plus utilisés, à l’instar de ceux du système digestif, de la douleur, de la fièvre et surtout des maladies chroniques, dont un arrêt de traitement peut entraîner des complications et de lourdes conséquences sur la santé des patients.

Face à cette situation sanitaire dangereuse, une trentaine d’associations et organisations de la société civile, ainsi qu’une vingtaine de médecins, ont lancé aujourd’hui, mardi 5 mai 2020, un appel aux autorités nationales pour qu’elles prennent une décision politique immédiate, appuyée par des mesures rapides et efficaces, dans le but de permettre aux patients des structures sanitaires publiques d’obtenir leurs médicaments de manière complète et ininterrompue, et ce, conformément à leurs droits constitutionnels.

«Nous sommes prêts à coopérer avec les autorités publiques concernées pour proposer des procédures et des mécanismes qui permettent d’assurer sur le terrain la fourniture de médicaments à tous les patients qui en ont besoin», ont ajouté les signataires.

Notons que les centres de santé de base, dont la majorité a repris une activité normale depuis hier, ainsi que les hôpitaux, sont chargés de délivrer périodiquement des médicaments à plus d’un million de patients chroniques (dont plus de 800.000 sont atteints de diabète et/ou d’hypertension).

Par ailleurs, le fait que la majorité des médicaments faisant l’objet de pénurie sont fabriqués en Tunisie et qu’ils sont généralement disponibles dans les pharmacies privées rend cette situation incompréhensible, et favorise le sentiment de marginalisation chez les patients des structures sanitaires publiques.

Pourtant, le gouvernement avait promis, dernièrement, qu’il assurera un stock stratégique de l’ensemble des médicaments couvrant une période de plus de 3 mois.

Le ministre de la Santé publique, Abdelatif Mekki, a, dans ce contexte, annoncé, en mars dernier, que le gouvernement avait décidé d’allouer 300 millions de dinars au renforcement des réserves stratégiques de médicaments, notamment les vitaux d’entre eux, et ce, afin de «couvrir les besoins du pays et assurer l’équilibre du marché».

C. B. Y.

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