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Mieux desservi par les liaisons ariennes, le sud-ouest sera le nouveau pôle du tourisme tunisien

L’aéroport de Tozeur-Nefta est mal desservi au cœur d’une régions disposant d’importants atouts touristiques.

Cette tribune est adressée surtout à Habib Ammar, le nouveau ministre du Tourisme, et à Moez Chakchouk, son collègue des Transports. Deux ministères qui auraient dû n’en faire qu’un même et seul temple. Et pour cause : certaines régions touristiques tunisienne ont besoin d’être désenclavées, et c’est le cas de la région de Tozeur, qui n’est pas qu’une priorité, c’est une urgence.

Par Hakim Tounsi *

La révolution tunisienne est partie du bassin minier de Gafsa, une belle région du sud-ouest tunisien qui n’a sans doute pas bénéficié à temps du développement auquel ses citoyens peuvent légitimement aspirer.

Le rééquilibrage du développement régional dans notre pays passe obligatoirement par la décentralisation mais aussi par une régulation par l’Etat en soutenant les projets et autres actions à forts taux de rentabilité économique même si leur rentabilité financière directe est insuffisante et nécessite un soutien.

Le sud-ouest a des atouts touristiques, mais il n’est pas suffisamment relié au réseau du trafic aérien

Les liaisons aériennes internationales font partie des ingrédients indispensables pour le développement économique des régions en général et du tourisme en particulier. Sans accès aériens internationaux directs reliant l’aéroport de Tozeur aux principales métropoles européennes, cette région restera coupée du monde et son tourisme qui a un fort potentiel et qui répond aux nouvelles exigences en terme de diversification du produit, n’aura pas toutes les chances de son côté pour repartir. Nos hôtels dans cette région encourent le risque de non seulement fermer mais de se dégrader irréversiblement. Ce serait bien dommage après tant d’investissements et de sacrifices pour voir fleurir les Dar Chéraiet, Palm Beach Tozeur, Tamerza Palace, Ksar Rouge, Ras El Ain et j’en passe. Des adresses qui ont attiré longtemps une clientèle très haut de gamme et des personnalités de renommée mondiale.

L’oasis de Tozeur à la lisère du Sahara est une belle attraction.

L’Open Sky, ou libération du ciel, décrété depuis dix ans pour l’aéroport de Tozeur, l’exonération de taxes aéroportuaires, n’ont malheureusement pas permis à cette région d’attirer les compagnies aériennes classiques ni celles low-cost !

La solution adoptée en 2014 de créer des liaisons intérieures entre Tunis et Tozeur avec la compagnie Tunisair-Express pour pallier à la suppression des dessertes internationales, est dissuasive pour les touristes européens. Faire une escale à Tunis même que de deux heures pour ensuite changer d’appareil et se rendre à Tozeur, une destination moyen-courrier, est impensable car trop fatiguant pour les passagers surtout quand ils envisagent en majorité un court séjour de 3 ou 4 nuits. Les nouvelles contraintes relatives à la pandémie de la Covid-19 rendent cette possibilité impossible et impensable.

Il faut redonner vie et espoir à une région économiquement sinistrée

Il serait souhaitable, à mon sens, que le ministère du Tourisme avec celui des Transports interviennent avec la Fédération tunisienne de l’hôtellerie (FTH), la Fédération tunisienne des agences de voyages (FTAV) et les instances régionales de Tozeur comme l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica), le syndicat patronal, pour lancer un appel d’offres international et étudier avec les compagnies intéressées les conditions de la mise en place de telles liaisons aériennes que j’estime nécessaires pour le démarrage économique et touristique de la région de Tozeur et de tout le sud tunisien. Il ne faut pas rester dans les intentions et les promesses sans réaliser le moindre projet pour une jeunesse qui souffre de chômage.

Le site de Ong Jemal à Nefta accueille des événements de musique électronique.

À mon sens, la programmation de lignes aériennes internationales à l’aéroport de Tozeur–Nefta est d’une importance stratégique capitale pour tout le sud tunisien et devrait être une priorité à mettre en place d’urgence quel qu’en soit le prix et les solutions à rechercher pour redonner vie et espoir à cette région économiquement sinistrée. Le tourisme était la seule source de revenus et de travail pour beaucoup de familles de la région qui se sont retrouvées depuis 2010 sans revenus et sans espoirs.

Même si nous sommes impuissants et dépassés par les événements de là où nous sommes pour inverser le cours de l’histoire, j’adresse toute ma solidarité la plus sincère et mon amitié la plus cordiale à tous nos amis du Djérid et de tout le sud tunisien qui nous ont tant donné avec un accueil et un produit touristique exceptionnels avec des paysages atypiques, bio, insolites d’une authenticité remarquable qui ont fait et continueront à faire le bonheur de millions de visiteurs. À tous, je dis ne désespérez pas, la crise finira par passer car le sud tunisien est une valeur sûre et de ce fait mérite la priorité et toutes les attentions.

À bon entendeur Salut !

* Dirigeant-fondateur du TO Authentique Voyageurs – Paris.

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