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Korbous, une station thermale unique en Méditerraée mais très mal exploitée !

La station thermale de Korbous n’est pas suffisamment mise en valeur et couve un potentiel de développement unique en Méditerranée mais largement sous exploité. Quand est-ce que nous allons nous réveiller, bouger pour donner à notre patrimoine l’attention qu’il mérite, à nos visiteurs les conditions de confort et de qualité auxquelles ils aspirent et enfin à notre jeunesse les emplois qu’elle est en droit d’attendre.

Par Hakim Tounsi *

Je ne sais plus ce qu’il faut faire ou penser. Partagé entre la colère, l’indignation, la résignation. Faut-il se taire accepter et baisser les bras ? Faut-il crier et dénoncer ? Comment conserver son calme et rester dans la sagesse positive devant de tels gâchis !

Korbous (قربص) est une station thermale tunisienne située dans la région du Cap Bon. Cette petite ville borde le golfe de Tunis et se situe à 60 kilomètres de la capitale.

Rattachée au gouvernorat de Nabeul, la municipalité créée en 1982 s’étend sur une superficie de 5 000 hectares, pour une population d’environ 3 500 habitants.

Des eaux qui soignent les rhumatismes, les arthrites et certaines affections du système nerveux

Construit à flanc de montagne le long d’une unique rue, le lieu est déjà fréquenté par bateau par les Romains de Carthage; ceux-ci l’appellent Aquae Calideae Carpitanae (Eaux de Carpis), une petite cité voisine, en raison des sources d’eau chaude jaillissant à plus de 50 °C. Au XIXe siècle, Ahmed 1er Bey lui donne un nouvel essor en s’y faisant construire un pavillon.

Les eaux chlorurées sodiques chaudes et les eaux sulfurées calciques froides soignent les rhumatismes, les arthrites et certaines affections du système nerveux, la boue d’Aïn Kanassira est conseillée pour le traitement de beaucoup de maladies dermiques. Parmi les principales sources figurent : Aïn Arraka; Aïn El Fakroun; Aïn El Atrous; Aïn Kanassira; Aïn Chfa; Aïn Oktor; Aïn Sbya.

Korbous, un don de la nature dont l’état actuel appelle, le moins qu’on puisse dire, à faire quelques remarques coup de gueule !

À partir du petit village de Douala en allant vers Korbous, le beau paysage est souillé de part et d’autre de la route par des déchets de tout genre abandonnés dans des milliers de sacs en plastique qui jonchent une nature meurtrie, violée qui souffre et gémit.

Aucun aménagement pour des aires de stationnement où les automobilistes visiteurs pourraient stationner avec leurs familles pour se reposer ou se restaurer en laissant leurs enfants gambader pour profiter de la nature et de la verdure des forêts qui pourtant bordent la route.

Des gargotes insalubres dans un pays qui aspire à être un pôle touristique

En arrivant à la fameuse source Aïn El Atrous qui déverse dans la mer à grand débit une eau thermale brûlante qui jaillit de la montagne, on trouve quelques restaurants indignes du lieu et de la Tunisie. Des lieux qui accueillent un public nombreux mais qui ont besoin d’une mise à niveau incontournable et urgente ou une fermeture immédiate pour manquements à toutes les normes à commencer par celles de l’hygiène la plus élémentaire. On se demande comment les services du contrôle sanitaire peuvent laisser opérer de telles gargotes insalubres dans un pays qui aspire à être une destination touristique de premier ordre et qui dépense des dizaines de millions de dinars pour la promotion afin d’y parvenir !

Il faudrait arrêter de dépenser de l’argent à l’étranger pour la promotion du tourisme et affecter d’urgence ce budget pour consolider la bâtisse Tunisie de l’intérieur.

Mon message aux services d’hygiène concernés : la Tunisie grouille de bonnes volontés qui ne demandent qu’à travailler. Si certains de vos services ne sont point motivés pour rendre à la Tunisie sa dignité, qu’ils laissent vite la place à la relève.

L’état actuel des lieux est une honte pour les Tunisiens, la Tunisie et ne correspond ni au savoir-faire ni même au niveau de vie des Tunisiens qui méritent mieux que cette médiocrité dirigée de mains de maîtres par des intrus qui ne sont pas qualifiés et appropriés pour tenir et gérer de tels lieux. Allez-y SVP messieurs du contrôle de l’hygiène, allez vous y restaurer vous-mêmes dans ces lieux pour constater l’horreur !

Vu l’état des lieux, il est plus que certain que les tenanciers n’en sont pas plus propriétaires que moi je ne suis roi d’Espagne. Ils ont dû s’approprier ces espaces par le fait accompli avec la complicité de ceux qui sont tenus faire respecter les lois et ne doivent avoir aucune autorisation pour y exercer un quelconque métier d’accueil ou de restauration !

Aïn El Atrous aurait mérité à elle seule toute une infrastructure d’accueil

Dernière remarque coup de gueule et pas des moindres : comment dans un pays comme la Tunisie qui compte près d’un million de chômeurs on passe à côté du potentiel que pourrait procurer une station thermale comme Korbous, faute d’y développer des projets créateurs d’emploi. Des millions de dinars ont été engagés pour des murs de soutènement afin d’éviter les éboulements et les chutes de pierres mais par contre aucun projet digne de ce nom n’a été créé pour donner plus d’ampleur et de capacité d’accueil à cette station thermale.

La source d’eau chaude Aïn El Atrous atterrit toujours dans un petit bassin à peine suffisant pour accueillir 4 personnes à la fois alors que le débit d’eau chaude qui jaillit de la montagne allant directement à la mer a la capacité de remplir plusieurs dizaines de piscines à ciel ouvert contiguës les unes aux autres pouvant faire du lieu un site magnifique, unique en Méditerranée à l’instar des bains naturels à ciel ouvert faisant la réputation de l’Ile volcanique d’Islande ou à l’instar des hôtels prestigieux de la mer Morte qui affichent complets 365 jours / 365.

Au lieu de cela, on continue, à Aïn El Atrous à Korbous, à faire trempette des pieds par petits groupes de 4 ou 5 personnes dans deux petits bassins d’eau thermale brûlante mais ô combien rare, précieuse et bénéfique.

À qui la faute dans ce manque d’imagination pour le développement de la station ?

Il appartient aux services publics d’ouvrir la voix, de lancer des études et de suggérer des projets selon des cahiers de charges à définir. Les investisseurs locaux et étrangers ne feront que répondre à ces opportunités exceptionnelles car leur rentabilité est plus que certaine.

La station thermale de Korbous n’est pas suffisamment mise en valeur et couve un potentiel de développement unique en Méditerranée mais largement sous exploité.

Quand est-ce que nous allons nous réveiller, bouger pour donner à notre patrimoine l’attention qu’il mérite, à nos visiteurs les conditions de confort et de qualité auxquelles ils aspirent et enfin à notre jeunesse les emplois qu’elle est en droit d’attendre.

Sans aller vers des projets pharaoniques qui ne verront jamais le jour, il est certainement possible d’imaginer des développements raisonnables à notre portée qui ne manqueront pas de faire le bonheur de toute une région sans oublier les centaines de milliers de visiteurs et de curistes.

Fondateur dirigeant du TO Authentique Voyageurs – Paris.

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