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Fin de la crise d’El-Kamour : Mechichi ouvre les portes de l’enfer

La crise d’El-Kamour est terminée, se félicite Hichem Mechichi. Combien d’autres crises similaires éclateront bientôt après sa pitoyable capitulation.

Hichem Mechichi était content d’annoncer hier, vendredi 6 novembre 2020, la fin de la crise du sit-in El-Kamour à Tatouine, qui bloquait la production pétrolière et gazière dans cette région du sud de la Tunisie depuis le 16 juillet 2020. En capitulant devant une poignée de coupeurs de routes et de hors-la-loi, en leur accordant tout ce qu’ils revendiquaient, alors que l’Etat est quasiment en cessation de paiement, le chef du gouvernement a donné un très mauvais exemple et suscité de nombreuses critiques, dont celle publiée ci-dessous.

Par Ali Gannoun *

Depuis le début de cette histoire, j’ai condamné la séquestration des biens de la république et du peuple. J’ai aussi manifesté mon opposition à toute exploitation politique de cette crise. Mon attitude m’a valu des menaces en France de la part d’un universitaire habitant en France qui a tenu envers moi un discours très voisin de celui d’un terroriste confirmé. Je suis allé déposer une plainte à la gendarmerie avec copies de toutes les menaces (très variées). Depuis, ses agressions ont cessé.

Je persiste et signe qu’on ne peut régler les problèmes de Tataouine indépendamment des autres et qu’on ne peut discuter avec des voyous.

La sécurité des installations doit être assurée sans concession par la force publique.

Le comportement de la clique à Tarek Haddad, le porte-parole du mouvement, est celui d’un hors-la-loi qu’il faut maîtriser par la force de la loi. La police et l’armée, sous couvert des ministères de l’Intérieur, de la Défense et de la Justice, doivent rentrer en action pour mettre fin à la gabegie meurtrière pour l’économie et l’intégrité du pays régnant dans cette région du pays.

Le désordre n’est pas le meilleur moyen pour régler les problèmes, et la résorption de la misère ne se fait pas par l’arrêt de la production.

Que les dirigeants cessent la langue de bois et prennent sérieusement les choses en mains pour asseoir l’autorité de l’Etat partout.

Désolé, la continuité de l’Etat ne peut se faire en persistant et en confirmant les mauvaises décisions des gouvernements précédents. Il y a une logique socio-économique à respecter : promettre sans le sous c’est ouvrir la porte de l’enfer.

Que l’on cesse les atermoiements et que l’on fasse repasser El-Kamour sous l’autorité de l’Etat et rien que l’autorité de l’Etat quitte à utiliser la force républicaine! BASTA!

* Professeur à l’Université de Montpellier (France).

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