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Tunis : Sit-in pour dénoncer le harcèlement et la maltraitance que subit Wajdi Mahouechi en prison

Condamné à 2 ans de prison pour avoir critiqué le laxisme de la magistrature tunisienne vis-à-vis d’un imam ayant justifié la décapitation de l’enseignant français Samuel Paty, le jeune activiste Wajdi Mahouechi continue, derrière les barreaux, à payer le prix de sa position humaniste…

Selon sa mère, qui avait annoncé il y a deux semaines que son fils était entré en grève de la faim, les conditions d’incarcération de Wajdi Mahouechi sont déplorables. Il serait, en effet, la cible de tout le monde en prison…

Les gardiens seraient en train de se venger de lui en raison d’une vielle affaire : pour dénoncer la corruption dans le corps sécuritaire, le jeune homme avait exhibé un billet de 10 dinars devant des policiers, lors d’une manifestation, faisant ainsi allusion aux pots-de-vin. Un geste provocateur qui n’a vraisemblablement pas été oublié.

Quant aux prisonniers, ils auraient eu le feu vert de lui rendre la vie difficile, après leur avoir dit qu’il était… athée.

C’est ce que nous ont assuré des manifestants ayant participé, hier, dimanche 28 mars 2021, à un sit-in organisé à l’avenue Habib Bourguiba, à Tunis, par l’Association des libres penseurs, et dont l’objectif est de cesser de maltraiter M. Mahouechi.

Par ailleurs, nous avons appris que des membres de la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH) avait rendu visite à Wajdi Mahouechi en milieu de semaine dernière. Ils l’ont difficilement convaincu de mettre mettre fin à sa grève de la faim et ont eu des promesses, de la part des responsables de la prison où il est détenu, pour améliorer les conditions de son incarcération.

Quoi qu’il en soit, ce qui est regrettable c’est qu’à cause des abus de l’État, les gens n’osent même plus demander la libération d’un homme emprisonné à cause de ses opinions. C’est devenu trop demandé en Tunisie et les organisateurs de la manifestation d’hier l’ont compris : ils n’ont réclamé que le strict minimum, à savoir garantir la dignité du prisonnier d’opinion. Oui c’est là où nous en sommes arrivés. Quelle honte pour ce pays qui a fait une révolution pour la liberté il y a 10 ans !

Cherif Ben Younès

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