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Le conflit russo-ukrainien pourrait constituer une opportunité pour l’industrie tunisienne

Neila Gongi.

Au-delà d’une gestion optimale de la pression sur le budget de l’Etat que pourrait engendrer le conflit russo-ukrainien, la Tunisie devrait réfléchir aux moyens de tirer profit des opportunités que ce conflit apporte à l’industrie tunisienne, notamment les secteurs du textile-habillement et des composants automobiles.

C’est ce qu’a expliqué la ministre de l’Industrie, de l’Energie et Mines, Neila Gongi, dans une interview à l’agence TAP.

Comment le conflit russo-ukrainien pourrait-il être une opportunité pour l’industrie tunisienne ? Réponse de Mme Gongi : «Déjà, de nombreuses entreprises étrangères opérant dans les secteurs des composants automobiles et du textile et de l’habillement ont manifesté leur intérêt pour développer des projets en Tunisie.» Et d’ajouter : «Pour le secteur des composants automobiles, la pandémie de Covid-19 a également poussé de nombreux groupes internationaux à envisager leur repositionnement en abandonnant leurs sites de production en Russie et en Ukraine. Certains envisagent une délocalisation vers de nouveaux sites de production. La Tunisie explore les moyens de les attirer en promouvant le pays comme une destination avec des avantages compétitifs.»

Dans ce cadre, a expliqué Mme Gongi, son ministère a mis en place un groupe de travail technique regroupant les structures concernées, à savoir l’Agence de promotion de l’industrie et de l’innovation (APII), l’Agence foncière industrielle (AFI) et l’Agence de promotion des investissements étrangers. (Fipa) en coopération avec la Tunisian automotive association (TAA), pour élaborer un plan d’action visant à attirer les entreprises étrangères en quête de relocalisation et de sécurisation de leurs approvisionnements.

«Nous avons identifié les sites existant actuellement en Tunisie et les bâtiments industriels pouvant accueillir directement ces entreprises. Nous avons 2 demandes de relocalisation déjà complétées et 5 autres en cours d’examen. Celles-ci vont générer des milliers d’emplois, sachant que chaque entreprise pourrait fournir entre 1000 et 1500 emplois», a encore expliqué Mme Gongi, en formant l’espoir que les structures concernées seront assez réactives à tous les niveaux (bâtiments industriels et agréments administratifs) pour assurer le suivi des dossiers et rendre les délais de mise en œuvre des projets les plus courts possibles.

«En ce qui concerne le secteur du textile-habillement, la guerre russo-ukrainienne aura un impact majeur sur les approvisionnements européens. Les importateurs européens devront relever de nouveaux défis pour répondre à leurs besoins et contrer les augmentations traditionnelles des coûts de transport, de matériaux et d’énergie», a aussi expliqué Mme Gongi. Et d’ajouter : «Les clients devraient privilégier les fournisseurs de textile et d’habillement proches (Tunisie, Maroc et Egypte) au détriment de ceux d’Asie, ce qui permettra à la Tunisie d’attirer un plus grand volume de commandes. La résilience du secteur couplée à ce probable regain d’attractivité devrait offrir d’importantes opportunités au site tunisien, qui doit les saisir pour générer une dynamique d’investissement, de création d’emplois et d’exportations accrues.»

«Si la Tunisie parvient à consolider ses marchés d’exportation traditionnels et si un effort particulier de promotion est mené sur le marché allemand, qui recèle un fort potentiel pour le jean et le vêtement de travail, le secteur du textile et de l’habillement pourrait générer plus de 150 millions d’euros et entraîner à la création de 20 000 emplois supplémentaires dans un proche avenir», conclut la ministre de l’Industrie.

Source : Tap.

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