Samir Dilou contredit Ennahdha : Hamadi Jebali n’a pas été arrêté, mais il est en… sit-in

Le dirigeant islamiste Samir Dilou, avocat de son état, a indiqué, dans un post publié dans la nuit du jeudi 12 au vendredi 13 mai 2022, que Hamadi Jebali est en sit-in au siège de la police judiciaire de Hammam Sousse, suite à la saisie de produits suspects, effectuée dans un atelier appartenant à son épouse, qui devra être entendue dans le cadre de cette affaire, d’autant qu’elle emploie illégalement quatre étrangers, dont le séjour est illégal en Tunisie.

Samir Dilou confirme ainsi la version officielle du ministère de l’Intérieur, qui a affirmé que Hamadi Jebali (sans le nommer mais en évoquant un ancien chef du gouvernement), n’a pas été convoqué dans le cadre de cette affaire mais qu’il a tenu à accompagner son épouse, et ce, contrairement à ce qu’a indiqué le parti islamiste Ennahdha.

Ce dernier a, en effet, publié un communiqué appelant à la libération de Hamadi Jebali en indiquant qu’il s’agit d’une «intimidation des adversaires politiques du président, victimes de fausses accusations» et en affirmant que celui-ci a été «emmené vers un endroit inconnu», tout comme l’affirmait un post publié, en début de soirée, sur la page Facebook officielle du concerné.

«Nous dénonçons fermement une atteinte à l’un des symboles de l’Etat, survenant après la position favorable annoncée par Hamadi Jebali sur le Front de Salut national», lit-on encore dans le communiqué du parti de Ghannouchi, qui, dans sa guéguerre contre le président Kaïs Saïed, fait feu de tout bois et ne recule pas devant les mensonges et les désinformations.

Quant à Samir Dilou, il a indiqué que la seule information juste diffusée par les parties officielles est celle que Hamadi Jebali n’est pas directement lié à l’affaire dite de l’atelier et qu’il n’a pas été arrêté, tout en assurant qu’il est en sit-in au siège de la PJ de Hammam Sousse.

L’avocat a également indiqué que le propriétaire de l’atelier a été convoqué pour être entendu par la division centrale de la Garde nationale de Tunis, et d’ajouter que les produits saisis n’ont rien d’illégal et que des factures seront présentées pour justifier leur détention.

Il a de ce fait, lui aussi, estimé qu’il s’agit d’une opération d’intimidation : «Les avocats sont persuadés que cette affaire connaîtra la même fin que celles qui ont précédé… La question qui reste à poser : parmi ceux qui s’opposent à la nouvelle république, qui n’a pas encore été accusé ?».

Rappelons que, selon le ministère de l’Intérieur, une perquisition a été effectuée, en coordination avec le parquet du tribunal de première instance de Sousse 2, dans l’atelier en question où des étrangers, sans papiers de séjour, travaillent illégalement et où les agents ont saisi des sacs contenant des matières à combustion rapide et des résidus d’aluminium, ainsi que 3 bouteilles d’acétylène, en rappelant, au passage, que ce produit est répertorié dans la liste des substances dangereuses.

Y. N.

Donnez votre avis

Votre adresse email ne sera pas publique.