Kaïs Saïed : «La Commission de Venise désormais Persona non grata en Tunisie»

Lors de sa rencontre, ce lundi 30 mai 2022, avec le ministre des Affaires étrangères, Othman Jerandi, le président de la République, Kaïs Saïed est revenu sur le dernier rapport de la Commission de Venise : «Ils n’ont rien à nous apprendre et n’ont pas à s’immiscer dans nos affaires… Ses membres sont désormais Persona non grata en Tunisie», a-t-il notamment lancé.

Le chef de l’Etat a titré à boulets rouges sur la Commission de Venise, en affirmant que la Tunisie n’a besoin ni de son accompagnement, ni de son aide : « Pour qui se prennent-ils ? Ils prétendent vouloir nous apprendre… mais ils n’ont rien à nous apprendre. Il y a comme une sorte de division entre le peuple sage et un autre, le peuple sauvage… Il n’est pas question de s’immiscer dans nos affaires internes comme le fait cette commission,» a encore ajouté Kaïs Saïed.

A l’occasion, il a également rappelé que la souveraineté des Etats est garantie par les conventions internationales, en lançant : «Notre souveraineté n’est pas à négocier… La Tunisie n’est ni une ferme, ni un pré et s’il le faut, nous mettrons fin à notre adhésion à cette commission».

Le président Saïed a par ailleurs estimé que la Commission, qui vient de rendre un «avis urgent» sur le cadre constitutionnel et législatif concernant le référendum du 25 juillet sur la réforme constitutionnelle et les élections législatives anticipées du 17 décembre en Tunisie, a fait preuve d’ingérence, en rappelant que la Tunisie dispose de ses propres lois et ses propres codes électoraux.

Rappelons que la Commission de Venise a notamment estimé que l’abrogation du décret-loi n° 2022-22 modifiant et complétant la loi sur l’autorité électorale (Isie) est «indispensable pour la légitimité et la crédibilité de tout processus électoral ou référendum», tout en estimant que les élections devraient être organisées par l’Isie «dans sa composition antérieure au décret-loi n° 2022-22».

«Il n’est pas réaliste d’envisager d’organiser un référendum constitutionnel de manière crédible et légitime en l’absence de règles claires, établies longtemps à l’avance, sur les modalités et les conséquences de la tenue d’un tel référendum». Il suggère de «prolonger le délai de préparation des amendements constitutionnels et de reporter la date du référendum en conséquence», a notamment indiqué ladite Commission dans son rapport préparé à la demande de la délégation de l’Union européenne en Tunisie.

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Y. N.

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