Tunisie : Pour Olfa Youssef, Ghannouchi et Saïed, c’est kif-kif !

La célèbre universitaire et écrivaine Olfa Youssef, réputée pour son opposition radicale à Ennahdha, qui a gouverné la Tunisie entre 2011 et 2021, n’apprécie pas non plus les politiques actuelles du président Kaïs Saïed, malgré son opposition au mouvement islamiste. Mais elle ne le dit pas franchement mais par un long détour…

Dans un post publié dans sa page Facebook, sous le titre «Pourquoi avons-nous combattu la confrérie ?», Olfa Youssef a énuméré les raisons qui ont poussé une certaine partie du peuple tunisien, dont elle fait partie, à combattre les Frères musulmans.

«Les Frères musulmans étaient combattus pour plusieurs raisons, notamment parce qu’ils se sont fait aider par des incompétents et préférait la loyauté à la compétence. Parce qu’ils ont porté atteinte à l’honneur des gens et à leur vie personnelle et n’avaient aucune règle morale… Parce qu’ils se sont appuyés sur des milices violentes qui attaquaient les réunions de tous ceux qui ne sont pas d’accord avec eux… Parce qu’ils étaient incapables de gérer les affaires de l’État, et avaient aggravé la situation dans tous les domaines… Parce qu’ils ont démantelé la société, semé la division parmi le peuple et aggravé les conflits sociaux… Et parce qu’ils n’aveint aucune stratégie de construction, et qu’ils se nourrissaient des accusations de trahison qu’ils lançaient contre les autres», écrit Olfa Youssef, dans une limpide allusion au président de la république Kaïs Saïed auquel les islamistes reprochent aujourd’hui les tares qui étaient les leurs. Avant d’être écartés du pouvoir, le 25 juillet 2021, par la proclamation de mesures exceptionnelles.

«Quiconque commet de tels actes, nous devons lui opposer une parole de vérité», écrit encore Mme Youssef, avant de conclure, sur un ton ironique : «Seul l’attelage a changé…»

Traduire : les islamistes sont aujourd’hui punis par où ils ont péché. Ils subissent ce qu’ils ont fait subir, hier, à leurs adversaires. Ou encore : hier c’était Rached Ghannouchi et ses milices, aujourd’hui c’est Kaïs Saïed et ses sbires. Le pouvoir a changé de mains mais les pratiques sont restées les mêmes. Pas très optimiste Olfa Youssef…

I. B.

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