Tunisie : Les subventions de l’Etat bénéficient davantage aux contrebandiers

Les dépenses de subventions de l’Etat en Tunisie devraient s’élever à 5 milliards de dinars en 2022, contre 4,2 milliards de dinars en 2021, ce qui nécessite la révision et la rationalisation de ce système pour être orienté vers les plus démunis.

C’est ce qu’a déclaré, mardi 7 juin 2022, le ministre des Finances, Sihem Boughdiri Nemsia, qui s’exprimait lors d’une conférence de presse tenue à Tunis pour présenter le programme national de réformes, en présence de 13 ministres, ajoutant que le citoyen ne bénéficie pas des subventions dont «bénéficient», en réalité, les contrebandiers qui exportent illégalement les produits subventionnés, ce qui a aggravé la crise économique qui perdure depuis des années.

Le gouvernement a publié le 3 juin un document sur le «suivi de la mise en œuvre du programme de réforme», comprenant entre autres des mécanismes de contrôle des subventions.

Le ministre des Finances a souligné que le programme national de réforme comprend plusieurs domaines dont, essentiellement, la réforme du secteur financier à travers la facilitation de l’accès aux services financiers, le développement des systèmes de paiement électronique et le renforcement des assises financières du secteur bancaire. Elle passe également par la réforme des institutions publiques et l’instauration d’une concurrence loyale.

Elle a précisé que l’article 43 de la loi de finances pour l’année 2022 stipule que les commissions relatives aux paiements par cartes bancaires ou postales via les terminaux de paiement électronique, internet et les téléphones portables sont exonérées de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), et ce, dans le cadre de la politique de développement du cadre législatif.

De même, la Banque centrale de Tunisie (BCT) a lancé fin janvier 2022, un nouveau système de règlement en temps réel dénommé Elyssa-RTGS. Cette nouvelle plateforme de règlement interbancaire a l’avantage de fournir à ses utilisateurs, notamment les banques, un outil potentiel, leur permettant de mieux gérer les opérations liées aux liquidités et aux garanties, ainsi que les opérations fiduciaires.

A cette occasion, Mme Nemsia a évoqué les grandes lignes de la réforme du système fiscal, qui vise la mise en place d’un système fiscal juste et transparent contribuant davantage à la promotion de l’investissement privé. Il s’agit notamment d’accompagner l’économie pour assurer une meilleure vision aux différents acteurs économiques à long et moyen terme.

I. B. (avec Tap).

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