Tunisie : les eaux usées traitées pour réduire le déficit hydrique

Les eaux usées traitées (EUT) pourraient contribuer à améliorer le bilan hydrique de la en Tunisie. La réutilisation de cette eau pourrait maintenir l’équilibre du bilan hydrique de notre pays d’ici 2050, compte tenu des impacts du changement climatique et du besoin croissant en eau, souligne un rapport sur l’élaboration du schéma directeur national pour la réutilisation des eaux usées traitées en Tunisie : «Réutilisation de l’eau 2050».

Le rapport, qui comprend deux phases (1- Diagnostic du secteur et élaboration des orientations de base / 2- Perspectives du secteur à l’horizon 2050), est réalisé par le ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche en partenariat avec l’Agence française de développement (AFD).

La Tunisie réutilise moins de 10% de ses EUT

Aujourd’hui, la Tunisie réutilise moins de 10% de ses eaux usées traitées alors qu’elle devrait se préparer à un climat encore plus chaud et plus sec, à satisfaire une population consommant plus d’eau potable, à faire face aux défis de la sécurité alimentaire et à investir davantage dans des infrastructures de dessalement, symboles de un bilan hydrique déficitaire.

Le volume actuel de (2020) des EUT est de près de 300 Mm3. Il pourrait atteindre 650 Mm3 d’ici 2050 avec l’augmentation du nombre de stations d’épuration (de 120 à 200) et l’augmentation des flux à traiter.

Au niveau national, les EUT représentent entre 6% (année moyenne) et 11% (année sèche) du mix de ressources du pays. Cette proportion pourrait se situer entre environ 14% (année moyenne) et 26% (année sèche) à l’horizon 2050, compte tenu de l’augmentation du volume des EUT produits (de 300 à 640 Mm3 par an) et d’une diminution des ressources en eau de surface et souterraines liées au changement climatique.

La phase prospective de ce rapport montre que la Tunisie a les atouts pour valoriser les EUT et en faire une ressource qui permettrait de relever les défis.
La réutilisation des EUT doit être abordée dans un premier temps en termes d’aménagement du territoire et d’outils de gestion intégrée des ressources en eau afin de faire des choix judicieux avec les territoires concernés, ajoute le rapport.

Réduire de 20 à 33% le déficit hydrique

Selon les scénarios les plus ambitieux en termes de substitution développés dans le cadre de ce rapport, le recours aux EUT pourrait permettre de réduire, dans une proposition comprise entre 20% (fort impact du changement climatique) et 33%, le déficit de la ressource nationale en eau (cas avec moindre impact du changement climatique) d’ici 2050.

Cette enquête est menée dans le cadre de la facilité Adapt’Action qui s’inscrit dans le cadre de l’Accord de Paris sur le Climat et de l’engagement de la Tunisie d’intégrer les Objectifs de développement durable (ODD) d’ici 2030 dans ses plans de développement.

Il vise à élaborer un schéma directeur national «Réutilisation de l’eau 2050» qui contribuera à jeter les bases de l’amélioration de la réutilisation des EUT.

D’après Tap.

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