Le sous-directeur des forêts au ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Zouhair Ben Salem, estime que le patrimoine forestier en Tunisie souffre d’un manque de moyens techniques et humains pour faire face aux incendies et aux dégradations de toutes sortes auxquels il est soumis depuis des décennies.
Commentant le fléau des incendies de forêts qui se multiplient en Tunisie durant la période estivale en raison de la sécheresse, Zouhair Ben Salem a déclaré, dans un entretien téléphonique avec l’émission Shams Maak, sur Shems FM, aujourd’hui, jeudi 28 juillet 2022, que le nombre d’agents forestiers sur tout le territoire de la république ne dépasse guère 350, à comparer avec les 9000 agents de l’Office national des forêts en France. Et ces 350 agents sont censés veiller à la protection de superficies forestières réparties entre 686 398 ha de forêts 150 098 ha de maquis et garrigues arborés et 314 719 ha de maquis et garrigues non arborés.
Outres les incendies, ces agents sont tenus de protéger les forêts contre la déforestation provoquée par les habitants, le braconnage et les dégradations de toutes sortes. Pire encore, précise Zouhair Ben Salem, les agents qui sortent à la retraite ne sont pas remplacés, ce qui aggrave la situation d’une année à l’autre.
Quand on estime le coût des interventions pour éteindre les incendies de forêts qui se multiplient et prennent de l’ampleur, on est en droit de nous interroger sur la justesse de cette politique qui consiste à parer au plus urgent, sans méthode et sans stratégie. Ce qui n’est malheureusement pas l’apanage de la direction des forêts. C’est tout le pays qui fonctionne ainsi dans pratiquement tous les secteurs.
C’est à se demander ce que font les 750 000 fonctionnaires (deux fois les besoins d’un pays de la dimension de la Tunisie) qui se tournent les pouces dans les bureaux climatisées.
I. B.
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