Tant que les plans de développement qu’élaborent, de manière périodique, les services de l’Etat en Tunisie, ne font pas l’objet d’enquêtes sur leur degré de réalisation, les obstacles qui ont empêché leur mise en œuvre et les moyens de les surmonter, on peut toujours continuer à tirer des plans sur la comète… pour rien ou, plutôt, pour se donner bonne conscience, sans que cela n’ait un impact réel sur le développement du pays.
Par Imed Bahri
Le ministère de l’Economie et de la Planification entame, ce vendredi 5 août 2022, une série de réunions dans tous les gouvernorats, dans le cadre de l’achèvement de la troisième phase du Plan de développement 2023/2025.
Ces rencontres, qui se poursuivront pendant cinq semaines, seront l’occasion d’échanger sur les politiques et programmes de développement ainsi que sur les orientations stratégiques régionales et sectorielles évoquées dans les rapports des commissions dont les travaux ont débuté en février dernier, de manière participative, en incluant tous les acteurs du développement.
L’objectif est d’étudier les principales orientations et politiques pour opérer un changement qualitatif en matière de développement aux niveaux national et régional et à moyen et long termes, indique un communiqué du ministère publié hier.
La stratégie «Tunisie 2035»
Ces politiques doivent s’adapter aux changements et aux défis actuels et mettre en œuvre un nouveau modèle basé sur une meilleure exploitation des ressources et des spécificités de chaque région, pour assurer une nouvelle dynamique économique et un développement intégré et durable, dans le cadre de la stratégie «Tunisie 2035», ajoute le communiqué.
Ces rencontres permettront également d’exposer et de discuter des suggestions et propositions de projets sectoriels et régionaux et de les étudier en fonction des priorités, des objectifs et de la faisabilité.
Cependant, cette ébauche d’énergie, qui aboutit souvent à des documents fastidieux, annoncés à cor et à cri et largement médiatisés, se retrouvent, juste après, dans les tiroirs de ces chers ministres et directeurs généraux, qui croient souvent que leur rôle s’arrête là, et ne va pas jusqu’à la concrétisation des recommandations exprimées.
L’art de broyer du vent
Il suffit de voir tous les plans de développement réalisés à grand renfort de publicité au cours des vingt dernières années, de comparer leurs contenus et d’étudier ce qui a été réalisé parmi les idées et projets agités et ce qui est resté sur le papier, pour prendre conscience de l’inanité de cet exercice cyclique qui permet à l’administration publique de broyer du vent et de donner l’impression d’accomplir sa mission. Or, au vu des résultats, ô combien maigres, il n’en est rien.
Tant que lesdits plans de développement ne font pas l’objet d’enquêtes sur leur degré de réalisation, les obstacles qui ont empêché leur mise en œuvre et les moyens de les surmonter, on peut toujours continuer à tirer des plans sur la comète… pour rien ou, plutôt, pour se donner bonne conscience, sans que cela n’ait un impact réel sur le développement du pays.
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