La formation scientifique en Tunisie, du primaire au supérieur, n’est plus adaptée à la formation d’ingénieurs qui sont considérés comme l’élite des diplômés universitaires et représentent l’un des piliers du développement économique.
C’est ce qu’a déclaré le doyen des ingénieurs tunisiens, Kamel Sahnoun, lors de son intervention en ouverture d’un débat sur le coût et l’efficacité de l’enseignement supérieur organisé dans le cadre de la 5e session du Salon de l’Emploi, organisé par l’Institut arabe des chefs d’entreprises (IACE).
M. Sahnoun confirme ici une réalité souvent déplorée par les chefs d’entreprises qui constatent un grand hiatus entre la formation dispensée aux ingénieurs et leurs capacités réelles à comprendre les besoins de l’entreprise et à les satisfaire.
Le doyen des ingénieurs a estimé que l’infrastructure éducative dans le domaine de l’ingénierie connaît des lacunes majeures en termes d’équipements et de ressources humaines spécifiques, ce qui affecte négativement l’efficacité demandée des formations acquises, ajoutant que la Tunisie compte aujourd’hui 10 000 chômeurs parmi les diplômés en ingénierie, en raison de cette inadéquation entre la formation des ingénieurs et les exigences du marché du travail. Cela n’empêche que l’ingénieur tunisien soit recherché à l’extérieur du pays, a fait aussi remarquer M. Sahnoun, même si, souvent, sa maîtrise des langues étrangères et des techniques d’écriture de rapport, de réunion ou de communication (soft skills) restent lacunaires.
Il va sans dire que le marché de l’emploi en Europe s’intéresse surtout au coût relativement bas de la main d’œuvre tunisienne à qualification équivalente à celle locale, mieux formée et mieux rémunérée.
I. B.
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