«Nous vivons aujourd’hui sous la Constitution de 2022 et le décret n°54 qui menacent la liberté d’expression et de publication», a déclaré le président du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), Yassine Jelassi, qui parle d’«un grave retour en arrière».
Lors de sa participation à une table-ronde organisée à Hammamet par le réseau Euromed, avec la participation d’un certain nombre d’organisations de la société civile, Yassine Jelassi a indiqué que les lois promulguées par l’autorité actuelle a suscité des craintes sur la liberté d’expression et imposé un black-out sur l’information. «La restriction des libertés n’affecte pas seulement l’essence du travail journalistique, mais aussi le droit des citoyens à l’information, étant donné la limitation imposée aux journalistes par le déni du droit d’accès à l’information», a-t-il expliqué, par allusion à la rétention de l’information pratiquée par la plupart des institutions de l’Etat.
Le président du SNJT a souligné que «la bataille pour la liberté d’expression concerne la société dans son ensemble et n’est pas l’apanage du seul Syndicat des journalistes, et c’est de là que vient la soutien de la société civile à la cause de la liberté d’expression et de tous les principes du droit, car cela n’a pas de sens que le combat de l’Association des magistrats se limite à l’indépendance du pouvoir judiciaire ou que celui de l’Association des femmes démocrates ne concerne que les droits des femmes», a-t-il déclaré.
Le président du SNJT a ajouté : «L’autorité actuelle a créé un environnement dangereux pour le travail journalistique avec de mauvaises pratiques qui ont conduit à un déclin de la liberté d’expression, en plus de la détérioration des conditions économiques et sociales».
Yassine Jelassi a, par ailleurs, déploré le refus de l’autorité actuelle de reconnaître la réalité de la détérioration des droits et des libertés, ainsi que son discours incessant selon lequel les libertés sont garanties. «Selon quelle logique l’autorité se permet-elle de dire que les libertés sont garanties, alors que les procès intentés contre les journalistes et les acteurs de la société civile sont quasi-quotidiens?», s’est-il interrogé.
I. B.
Donnez votre avis