Kaïs Saïed à Antony Blinken : «Nous cherchons le bonheur international brut»

Nous publions ci-dessous le mot d’introduction prononcé par le président de la république Kaïs Saïed, hier, mercredi 14 décembre 2022, au Centre des congrès, à Washington, en prélude à la rencontre avec le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken. Le speech était en arabe, et il est ici traduit de l’anglais, à partir du texte diffusé par les services du Département d’Etat.

«Je vous ai déjà parlé en français lorsque nous nous sommes parlé au téléphone. Aujourd’hui, je ne peux pas vous parler en français, étant donné la présence de tant de personnes ici qui ne parlent ni français ni arabe. Par conséquent, nous traitons toutes les langues sans aucune distinction. Et pour preuve, le Sommet de la Francophonie qui s’est tenu sur l’île de Djerba, et qui a rencontré un franc succès en Tunisie, témoignant du fait que la Tunisie est un pays méditerranéen et qu’elle a toujours entretenu de bonnes relations avec la rive nord de l’Europe et avec ses alliés aux États-Unis d’Amérique.

«C’est une bonne occasion de parler de l’authenticité des liens qui unissent les deux pays. Et hier, lors de ma visite à la Bibliothèque du Congrès, j’ai parlé des relations de longue date qui existent entre les deux pays. J’ai aussi parlé de la reconnaissance par la Tunisie de l’indépendance des Etats-Unis, et j’ai aussi parlé du fait que les Etats-Unis ont été le premier Etat à reconnaître l’indépendance de la Tunisie. Et cela s’ajoute à ce que les États-Unis ont fait auparavant pour soutenir l’indépendance de la Tunisie. Et depuis, les visites ont été très nombreuses aux États-Unis, où nous avons bénéficié d’un important soutien par la suite. Nous ne l’oublierons pas.

«La Tunisie bénéficiait d’un soutien total des États-Unis, notamment dans les domaines de la santé et de l’éducation, soit directement du gouvernement des États-Unis, soit à travers le groupe de la Banque mondiale et de l’USAID.

«Ce fut une véritable révolution en Tunisie par l’éducation et par la dotation par l’Etat des services publics, comme la santé. Ce fut une révolution. Et, en fin de compte, cela fait partie intégrante des droits de l’homme.

«Nous avons aussi parlé des relations authentiques qui ont existé depuis, et j’ai apporté ici un certain nombre de documents de Tunisie sur le premier drapeau américain, comment il a été conçu pour montrer comment se construisent les pays et comment se construisent également les nations.

«J’ai également parlé du préambule de la constitution américaine, quelques phrases courtes, mais assez significatives pour la réalisation de la joie et du bonheur des gens. Et comme l’a rappelé la dame que nous avons rencontrée, la conseillère à la sécurité sociale du président Jimmy Carter, qui avait dit : ‘‘Je ne cherche pas le PNB, mais nous cherchons la BNB’’, c’est-à-dire le bonheur national brut. Et c’est ce que nous recherchons aussi, sur le plan international – le bonheur international brut.

«Pour ce qui est de la Tunisie, son expérience internationale est tout à fait authentique et profondément ancrée dans son histoire. Nous avons eu des constitutions depuis celle de Carthage au Pacte fondamental, la première constitution à être rédigée dans le monde arabe et qui remonte à 1861. Après cela, il y a eu l’époque (protectorat français, Ndlr) pendant laquelle les Tunisiens ont exigé une constitution pour garantir les droits et libertés, et ouvrir la voie à la libération nationale. Et cela a finalement été réalisé, après l’indépendance, le 1er juin 1959, plus précisément.» 

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