Il existe actuellement une soixantaine d’entreprises actives dans le secteur des plantes médicinales et aromatiques, a indiqué le directeur du développement technologique au Centre technique de chimie (CTC) Mohsen Bguili.
M. Bguili, qui s’exprimait lors d’une conférence sur «les plantes médicinales et aromatiques : opportunités et perspectives de développement industriel», tenue jeudi 15 décembre 2022, à Tunis, a souligné l’importance de développer les plantes médicinales et aromatiques en Tunisie afin de favoriser l’extraction de produits innovants à haute valeur ajoutée et de très haute qualité, et d’améliorer le positionnement international du pays dans ce domaine.
L’investissement dans ce secteur prometteur est possible grâce à la création d’entreprises et à l’offre d’opportunités d’emploi, a-t-il ajouté.
Une filière encore marginalisée
Le directeur de la CTC a appelé à restructurer le secteur et à allouer les financements nécessaires pour soutenir les jeunes entrepreneurs, les start-up et les chercheurs dans la mise en œuvre de programmes d’innovation et de recherche scientifique pour promouvoir de nouvelles entreprises.
De son côté, le directeur du partenariat et de la promotion de la qualité à l’Agence de promotion des investissements agricoles (Apia) Abdelmoumen Toukebri a indiqué que la filière des plantes médicinales et aromatiques est encore marginalisée et non restructurée, soulignant la nécessité de fournir le soutien nécessaire aux jeunes investisseurs pour démarrer leur propre entreprise.
«Il est nécessaire d’apporter un soutien financier et une formation aux professionnels et de restructurer toutes les entreprises publiques actives dans le domaine», a souligné M. Toukebri.
Une étude de l’Apia sur la filière a montré que les plantes médicinales tunisiennes peuvent conquérir les marchés étrangers à des prix très élevés, à condition que les exigences de qualité sanitaire et environnementale et de préservation des ressources naturelles soient respectées, ajoute la même source.
M. Toukebri a appelé à rédiger une législation appropriée et à revoir certains points liés aux méthodes d’exploitation forestière et à l’encadrement des jeunes entrepreneurs par les structures étatiques, appelant à développer des exigences de qualité, à emballer et à promouvoir les produits pour aider les producteurs à commercialiser leurs produits sur les marchés locaux et internationaux.
Une feuille de route pour orienter l’investissement
De même, la directrice générale du CTC, Houda Bouzidi, a souligné la nécessité de développer le secteur des produits médicinaux et aromatiques et de lui permettre d’assumer la place scientifique et industrielle qu’il mérite.
Pour sa part, le directeur général des industries manufacturières au ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Energie, Fathi Slaoui, a rappelé le succès de la plupart des projets menés dans le secteur et l’émergence de plusieurs startups qui ont fait leurs preuves au niveau national. La technologie des extractions végétales s’est développée grâce à ces projets, a-t-il ajouté.
Une feuille de route élaborée par les experts du CTC en collaboration avec les structures de recherche tunisiennes a été mise à la disposition des jeunes pour leur permettre de prendre connaissance des projets dans lesquels ils peuvent s’investir.
M. Slaoui a indiqué que le ministère a financé, dans le cadre du Programme national de recherche et d’innovation (PNRI), 50 projets participatifs, dont quatre mégaprojets. L’Etat a contribué 200 000 dinars dans chaque projet, a-t-il indiqué.
D’après Tap.
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