Tunisie : Sami Tahri dénonce «la mainmise du pouvoir exécutif sur les médias publics»

Les avertissements contre la mainmise du pouvoir exécutif sur la ligne éditoriale des médias publics se multiplient de la part des organisations professionnelles. Et malgré ces avertissements, la situation empire.    

Le secrétaire général adjoint et porte-parole de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Sami Tahri, vient d’apporter son témoignage à ce propos, lors de son intervention, mardi 17 janvier 2023. sur Shems FM: «Il y a une volonté de maintenir seulement quelques entreprises médiatiques publiques et d’imposer un contrôle sur leur ligne éditoriale», a-t-il affirmé, en parlant des entreprises médiatiques publiques en difficulté et que le gouvernement ne fait aucun effort pour les aider à sortir de la crise, tels Shems FM, Snipe La Presse, Dar Assabah ou Cactus Prod.   

Sami Tahri a aussi révélé que des pressions sont exercées sur l’Etablissement de la télévision tunisienne (ETT) de la part de la présidence de la république et celle du gouvernement pour empêcher certaines personnes d’intervenir dans les émissions de la chaîne Watania 1.

En plus de ces pressions, l’ETT vit une grave crise financière et de gouvernance, a aussi estimé le dirigeant syndical, en affirmant : «Il ne peut y avoir de médias gouvernementaux et d’une seule couleur. Il y a une information publique et plurielle», c’est-à-dire ouverte à toutes les opinions s’exprimant sur la scène nationale.

Rappelons que le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) et la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica), entre autres organisations professionnelles, ont dénoncé à plusieurs reprises les tentatives du pouvoir exécutif de mettre les médias publics au service de la seule propagande officielle. Et dans ce contexte, les rares journalistes qui résistent aux pressions, et qui tentent de faire leur travail selon les normes professionnelles de neutralité et d’objectivité, sont souvent interdits de micro et d’antenne et «mis au frigo», selon l’expression consacrée.

Sami Tahri a, par ailleurs, affirmé que l’UGTT ne restera pas les bras croisés face aux pressions et aux difficultés auxquelles sont soumis les médias publics.

I. B.

 

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