A propos des récentes arrestations : Saïed affirme qu’on «a demandé son assassinat»

Le président Kaïs Saïed a effectué une visite tard dans la soirée du mardi 14 février 2023, au siège du ministère de l’Intérieur, où il a rencontré de hauts cadres sécuritaires avec qui il a notamment évoqué les dernières arrestations et l’affaire dite de complot contre la sûreté de l’Etat. Vidéo

Après avoir félicité les forces de l’ordre pour le travail récemment accompli, en référence aux arrestations menées depuis samedi dernier, le président a lancé : «Ceux qui ont été arrêtés sont des terroristes et doivent en répondre devant la loi. Nous n’allons pas laisser la Tunisie en proie aux criminels, aux terroristes, qui veulent porter atteinte au peuple et à l’État tunisien. Nous traversons une période délicate et dangereuse…»

Et d’ajouter en dialecte tunisien : «Nous respectons les procédures et les droits humains et cela n’a rien à voir avec les droits et les libertés comme le prétendent ceux qui ont vendu leurs âmes… On ne peut pas laisser ceux qui complotent contre l’Etat le faire, car ils visent à faire tomber l’État via le projet qu’ils ont planifié…. Certains parlent de droits et de libertés, mais ont-ils vu dans n’importe quel pays du monde et à travers l’Histoire, quelqu’un demander l’assassinat du président de la république, alors qu’il bénéficie d’une protection policière, et ce, sans être poursuivi par la justice? »

Kaïs Saïed s’est aussi interrogé sur les condamnations d’atteinte aux droits de l’Homme et aux libertés d’expression en indiquant: «Qui a été arrêté ou poursuivi pour avoir exprimé une opinion, une position ou pour une manifestation ?»

«Aujourd’hui, il faut sauver la Tunisie et le peuple tunisien des criminels, c’est notre mission principale. L’Histoire a prouvé avant les tribunaux que ce sont des criminels… Ils sont maintenant face à la justice», a-t-il encore lancé, en déplorant un manque de diligence du parquet qui, après avoir été alerté des faits a demandé à les convoquer pour lundi, selon ses dires.

«Ils complotent contre l’Etat et préparent un assassinat et on te répond « on l’interpellera demain »… Cela ne s’est jamais produit dans aucun pays. Je pense que le flagrant délit permet au parquet d’intervenir dans l’immédiat… Nous sommes avec les procès équitables mais cela ne doit pas prendre 10 ans», a-t-il encore lancé, citant comme exemple les dossiers des assassinats de Chokri Belaïd et de Mohamed Brahmi, tout en appelant les juges à assumer leur responsabilité historique.

On notera que le ministre de l’Intérieur Taoufik Charfeddine n’était pas présent à cette réunion au cours de laquelle le président a rencontré de hauts cadres sécuritaires…

Rappelons aussi que les avocats des personnes récemment arrêtées parlent, quant à eux, de dossiers vides, contenant des accusations sans preuves, en dénonçant des arrestations arbitraires et que des partis de l’opposition, des organisations et des activistes de la société civile ont qualifié ces arrestation de règlements de comptes visant l’opposition.

Y. N.

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