Tunisie : baisse en vue des récoltes (et hausse des importations) des céréales

 Au cours de la campagne 2022/2023, la récolte de blé en Tunisie devrait atteindre environ 2,5 millions de quintaux, contre les 7,4 millions de quintaux enregistrés la saison dernière, qui n’était pas exceptionnelle, loin s’en faut.

C’est ce qu’a indiqué le membre du comité exécutif de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (Utap), responsable des grandes cultures, Mohamed Rjaibia, expliquant à l’agence Tap, que la révision à la baisse des estimations préliminaires de récolte (3,4 millions quintaux) intervient après la hausse des températures enregistrée fin mars.

Les sites de production de Tunis, Béja, Jendouba et le périmètre irrigué de Kairouan ont été affectés par le manque de pluviométrie et l’augmentation des températures, provoquant une baisse de la production qui devrait être compensée par l’augmentation des quantités importées pour répondre à la demande locale, dit Rjaibia.

La Tunisie a besoin de deux millions de quintaux de semences pour la saison 2023/2024, quantités qui seront fournies par la récolte en cours, a-t-il ajouté.

Le responsable syndical a demandé aux autorités d’identifier des solutions efficaces pour soutenir les agriculteurs dans la lutte contre les problèmes liés à la sécheresse et à la rareté de l’eau et a recommandé dans ce sens de promouvoir une politique d’adaptation au changement climatique, surtout parce que les principales cultures sont alimentées par la des pluies. En particulier, selon Rjaibia, la persistance de la baisse de la récolte céréalière qui menace la sécurité alimentaire nécessite des solutions radicales.

Il convient de rappeler à ce propos que la dernière bonne récolte de céréales en date en Tunisie remonte à 2019 avec 21,3 millions de quintaux.  Depuis, trois ans de faible pluviométrie ont provoqué des sécheresses qui se poursuivent cette année encore.

La Tunisie important en moyenne 60% de ses besoins céréaliers, on peut prévoir une hausse de la valeur de ses exportations pour la saison prochaine, qui plus est, dans un contexte de grave crise financière et de hausse des prix du blé sur le marché international en raison de la guerre russo-ukrainienne.

I. B.

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