Droits de l’homme : la Tunisie répond aux griefs du Cerd

Le ministère des Affaires Etrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, a exprimé son étonnement du «contenu et du timing» de la publication de la déclaration du Comité des Nations Unies pour l’élimination de la discrimination raciale (Cerd) sur la situation des migrants dans le pays. (Illustration: ministère des Affaires étrangères à Tunis)

Le Cerd avait lancé, mardi 4 avril 2023, à Genève, un appel aux autorités tunisiennes pour faire cesser ce qu’il qualifie de «discours de haine raciste», en particulier envers les ressortissants d’Afrique subsaharienne.

Dans un communiqué publié, dans le soirée du jeudi 6 avril, le ministère a souligné que ce dossier exige «une certaine objectivité dans le contenu des communiqués émis par les organes et instances onusiennes.»

La diplomatie tunisienne a exhorté les instances et organes onusiens concernés «à ne pas omettre les efforts continus en matière de lutte contre la discrimination raciale.»

«La Tunisie appelle à ce que le traitement de la question de la migration soit fait selon une approche globale qui tient en compte la souveraineté des pays et les intérêts de leurs peuples», indique la même source. Le pays exige l’adoption d’une approche globale à travers laquelle il serait possible de résoudre les problèmes de la migration afin qu’elle soit une migration sûre, digne et légale, explique-t-on.

Aucun discours de haine contre les étrangers ou d’incitation au racisme n’a été émis par les parties officielles tunisiennes, a fait savoir le département des Affaires étrangères, laissant entendre que les déclarations du président Kaïs Saïed, le 21 février dernier, sur les migrants sub-sahariens, qui avaient provoqué une large polémique, n’étaient pas racistes, comme affirmé par beaucoup d’observateurs et d’analystes internationaux.

La Tunisie est «soucieuse de traiter le dossier de la migration en harmonie avec les exigences des pactes internationaux et la charte internationale des droits de l’Homme et dans le respect de l’Etat du droit», affirme la même source.

Depuis le début de l’affaire provoquée par les déclarations du président de la république sur les migrants sub-sahariens, un ensemble de mesures a été décidé par la Tunisie afin de faciliter les conditions de séjour des migrants subsahariens dans le pays, rappelle le ministère, expliquant que ces mesures émanent d’une conviction de la profondeur des liens séculaires de la Tunisie avec le reste des pays du Continent.

Le ministère a fait constater l’encadrement renforcé en faveur des migrants, l’intensification des aides sociales et des soins de santé qui leurs sont offerts aussi bien que la lutte contre la traite des personnes ou l’exploitation des migrants.

Il rappelle également qu’un numéro vert a été mis à disposition pour signaler tout abus contre les migrants.

La Tunisie a été pionnière dans la préservation de la dignité des migrants, affirme le ministère, rappelant qu’en 2018, une loi conforme aux standards internationaux en matière des droits de l’Homme a été promulguée, afin d’éliminer toutes les formes de racisme.

En vertu de cette loi, tout acte d’agression morale ou matérielle contre un migrant, quel que soit son statut, pourra faire l’objet d’une poursuite judiciaire, affirme le ministère.

I. B. (avec Tap).

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