L’Egypte sanctionne les formes de l’influenceuse Salma

L’Égypte, un pays musulman pour près des neuf dixièmes de sa population, n’accorde aucune indulgence à ceux qui exploitent les maigres attraits de la culture occidentale laïque pour gagner de l’argent sur les réseaux sociaux en se heurtant à la morale musulmane rigide.

Le cas le plus récent est celui d’une influenceuse égyptienne très active notamment sur TikTok, Salma El-Shimy, qui a été condamnée mardi 18 avril 2023 par un tribunal correctionnel d’Alexandrie à deux ans de prison pour «avoir filmé et diffusé des contenus inappropriés», comme le résume le site Egyptian Street.

La jeune femme a également été condamnée à une amende de 100 000 livres égyptiennes, soit environ 2 950 euros, ce qui en Égypte équivaut à 37 salaires minimums.

Offense à la moralité publique

El-Shimy est accusée d’avoir tourné des vidéos qui ont ensuite été publiées sur des plateformes de médias sociaux gagnant des sommes non précisés grâce aux vues de «contenus inappropriés» essentiellement représentés par ses formes : provocantes et exposées dans une mesure qui n’attirerait guère l’attention en Occident, mais qui en Égypte (et plus encore dans d’autres pays islamiques à l’observance islamique beaucoup plus stricte) sont jugés illégaux par la justice et par la population.

Selon la police, les comptes Instagram, TikTok et YouTube d’El-Shimy incluaient des vidéos qui «offensaient la moralité publique et la décence», rapporte le site, rappelant que l’influenceuse a été arrêté le 3 avril à l’aéroport international du Caire à son retour des Emirats Arabes Unis.

Salma a ensuite été transférée du Caire dans un commissariat du port d’Alexandrie, son lieu de résidence, où les investigations ont été complétées par le procureur des affaires financières et commerciales.

La jeune femme, la trentaine, avait déjà été arrêtée en 2020 pour une séance photo qui la montrait – vêtue d’une courte tunique blanche aux épaules dénudées et une frise égyptienne antique – aux pyramides de Saqqarah au sud du Caire : un costume «inappropriée» pour le ministère des Antiquités.

Punition pour l’exemple

L’affaire attire «de nombreuses» autres personnes en Égypte, où de jeunes femmes très suivies sur les réseaux sociaux – telles que Haneen Hossam et Mawada Eladham – ont été arrêtées et condamnées à des peines de prison pour «violation des valeurs familiales égyptiennes» et «traite des êtres humains», rappelle Egyptian Street, citant une formule qui fait allusion à la prostitution.

Les arrestations ont été effectuées en vertu des dispositions de la loi de 2018 sur la cybercriminalité et condamnées par des militantes des droits des femmes et des organisations de défense des droits humains en Égypte et dans le monde.

Le pays le plus peuplé d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient peut être défini comme musulman à près de 90% sur la base d’une estimation de 2017 citée par le principal journal égyptien, Al Ahram, qui indiquait la part de la population chrétienne à 10-15%.  

D’après Ansamed.

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