Tunisie : l’indépendance de la banque centrale n’est pas remise en cause

Le gouvernement tunisien n’a pas l’intention de modifier les statuts de la banque centrale du pays ou de porter atteinte à son indépendance, selon le ministre de l’Economie et de la Planification, Samir Saied.

«Ce qui se dit sur la réduction des prérogatives de la banque centrale est sans fondement», a déclaré Saied à Bloomberg mercredi 24 mai 2023 en marge d’une conférence à Charm El-Cheikh, en Égypte. «L’indépendance de la banque centrale restera telle quelle sans aucune modification», a-t-il insisté.

Ses remarques sont intervenues après que le vice-président de l’Assemblée chargé des grandes réformes, Riadh Jaidane, a déclaré mardi 23 mai à la radio Shems FM que l’indépendance de la banque centrale faisait partie de projets de loi proposés par le gouvernement et qui seront bientôt examinés par les députés.

Le président de l’Assemblée, Brahim Bouderbala, a par la suite affirmé à l’agence officielle Tap que le gouvernement n’a soumis au parlement aucun projet de loi sur aucun sujet, dans ce qui ressemble à un recadrage de son vice-président qui semble être allé plus vite que la musique.

Il faut dire que le nouveau parlement tunisien doit, dit-on, discuter de changements de grande envergure pour revitaliser une économie rongée par des années de croissance timide. Et que parmi les partisans les plus en vue du président de la république, beaucoup multiplient les attaques contre la banque centrale et son gouverneur et mettent clairement en question l’indépendance de l’Institut d’émission.

Certains partis, comme le Mouvement Echaab, qui proclament tapageusement leur soutien au président de la république, mènent ouvertement cette cabbale contre l’indépendance de la BCT et y voient le mal absolu qui empêche l’économie tunisienne de se relancer.

Imed Bahri

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