Tunisie : en pleine crise de carburant, le ministre de l’Energie aux abonnés absents

L’approvisionnement en carburant, notamment en période de pointe de consommation, a fait l’objet d’une séance de travail ministérielle qui s’est tenue samedi 3 juin 2023 au Palais du gouvernement à la Kasbah… en l’absence du ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Energie.

Par Imed Bahri

En fait, Neila Gongi Nouira, la dernière titulaire du poste, a été limogée par décret présidentiel, le 4 mai dernier, pour avoir annoncé la poursuite du programme de réduction des subventions aux carburants et donc d’éventuelles nouvelles hausses de prix en perspective. Ces mesures étaient pourtant prévues dans la loi de finances pour l’exercice en cours, laquelle a été signée par le président de la république et publiée par le journal officiel. La titulaire du poste n’ayant pas été remplacée entretemps, la réunion d’hier, présidée par la Première ministre Najla Bouden, s’est donc déroulée en l’absence du ministre de l’Energie. Cherchez l’erreur !

Au cours de cette réunion, qui a été consacrée au suivi de l’approvisionnement en matières énergétiques au cours de cet été, Mme Bouden a déclaré que de nouveaux investissements dans le secteur de l’énergie seront attirés. «Inchallah !  Elli and rabbi khir», dirait l’autre !

La réunion, qui intervient dans un contexte de pénuries intermittentes de carburants et de longues files d’attente devant les stations-services, a également discuté du programme de travail du ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie pour stimuler les investissements dans les énergies renouvelables et améliorer les perspectives de coopération dans ce domaine avec les pays voisins. Mais le communiqué de la Kasbah, qui nous sert cette propagande soporifique, ne pipe mot sur les raisons du retard enregistré dans la nomination du successeur de Mme Gongi. L’oiseau est-il si difficile à trouver ou Mme Gongi est-elle irremplaçable ? Et d’ailleurs, à quoi sert un ministre, si les directeurs généraux peuvent avantageusement le remplacer ?

Cela dit, on n’ose même pas imaginer le nombre de réunions, nationales et internationales, intéressant les secteurs de l’industrie, des mines et de l’énergie, qui ont du être reportées ou carrément annulées en raison de la vacance du poste ministériel concerné.

Ainsi sont gérées les affaires de l’Etat tunisien, au jour le jour et au petit bonheur la chance ! «Rabbi maana… Inchallah elli jay khir», ne cessent de nous répéter les partisans de qui vous savez !

I. B.

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