L’Italie va accélérer les procédures pour le renvoi des immigrés illégaux

Le ministre italien de l’Intérieur Matteo Piantedosi a discuté, le 30 juin 2023, avec son homologue de la Justice Carlo Nordio de la nécessité d’accélérer les procédures pour le renvoi des immigrés illégaux chez eux. La rencontre a coïncidé avec une forte augmentation des arrivées : plus de 4.000 en 48 heures.

Concrètement, l’objectif du gouvernement italien est de créer des centres de détention dans les régions où se déroulent la plupart des débarquements – Sicile et Calabre – où les demandes d’asile peuvent être examinées en quelques semaines : ceux qui n’ont pas le droit de rester sera expulsés a insisté Piantedosi.

Le centre de Lampedusa explose avec 3 000 personnes pour une capacité totale de 400. Et il y a peut-être eu un naufrage avec des disparus, d’après ce qu’ont raconté des migrants qui ont débarqué sur l’île dans la nuit.

C’est le décret Cutro qui prévoit le renforcement du réseau des centres de rétention pour le rapatriement et l’introduction de la procédure accélérée pour les demandes de protection internationale présentées directement à la frontière ou dans les zones de transit, dans le cas où le demandeur provient d’un pays de origine sûre, comme la Côte d’Ivoire (en tête cette année avec 7 921 arrivées) et la Tunisie (4 318). Dans ce cas, même ceux qui ont été arrêtés pour s’être soustraits aux contrôles sont inclus.

Au cours de la procédure accélérée, la possibilité de détention du demandeur d’asile est introduite. Dans les 7 jours suivant la réception de la demande, il doit y avoir une réponse de la Commission territoriale de l’asile. En cas de rejet de la demande, le rapatriement aurait lieu, bien entendu en accord avec le pays d’origine du migrant.

Jusqu’à présent l’appel bloquait l’expulsion, la nouvelle loi réduit cette possibilité. Reste à savoir si les règles pourront augmenter le nombre de rapatriements, historiquement un point sensible : un peu plus de 3 000 ont été effectués l’an dernier. Alors que les centres de détention sont souvent dévastés par les détenus eux-mêmes.

La discussion avec le ministère de la Justice doit permettre également de se concentrer sur la possibilité de détenir des demandeurs d’asile dans des structures qui seraient des lieux de détention. «J’ai décidé d’aller de l’avant, a déclaré  Piantedosi. Et d’ajouter : «Nous visons à créer des infrastructures de détention dans les lieux les plus proches de la frontière où nous pouvons procéder à l’évaluation de l’existence des conditions pour être admis au statut de réfugié ou être destiné à l’expulsion, tout en garantissant le respect de tous droits de la personne».

Traduit de l’italien.

D’après Ansamed.

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