La Tunisie n’a pas su tirer un profit économique de sa transition démocratique réussie

«La position de la Tunisie dans l’évolution du classement des forces géopolitiques reste faible malgré sa transition démocratique réussie», a déploré Slim Ben Rejeb, membre du directoire de la Confédération tunisienne des entreprises citoyennes (Conect).

S’exprimant lors de la 8e édition du Tunis Forum, organisé par l’Institut arabe des chefs d’entreprises (IACE), jeudi 13 juillet 2023 à Tunis sous le thème «La Tunisie et la nouvelle géopolitique», Ben Rejeb a souligné que la Tunisie ne pourra pas retrouver son rang d’avant 2011 en raison de sa lourde dette extérieure, de sa dépendance énergétique et des flux migratoires irréguliers qui la traversent.

Tout en soulignant la nécessité de consolider les relations de la Tunisie avec les pays voisins, et de préserver ses liens traditionnels avec son premier partenaire économique et commercial, l’Union européenne (UE),  Ben Rejeb a appelé à développer de nouveaux partenariats géopolitiques pour sortir de la dépendance alimentaire vis-à-vis de la Russie et l’Ukraine, à renforcer la relation sécuritaire avec les États-Unis et à gérer à l’avenir de la migration irrégulière avec les pays africains.

Ben Rejeb a souligné la nécessité d’améliorer la diplomatie économique, d’assainir le climat des affaires et de renforcer la position géostratégique de la Tunisie.

Hamza Medeb, chercheur au Carnegie Middle East Center, a souligné la faible position de la Tunisie sur la carte géostratégique, l’expliquant par l’approche isolationniste adoptée par le pays depuis plusieurs années.

Pour l’expert, la Tunisie est en mesure de s’assurer le soutien de ses partenaires traditionnels (Union européenne, États-Unis ou donateurs internationaux.)

Alors que plusieurs opérateurs économiques reconnaissent de plus en plus l’importance de la géopolitique qui peut considérablement influencer leurs décisions économiques, ils se trouvent plus que jamais influencés par les relations internationales de leurs pays. En revanche, la Tunisie n’a pas réussi à diversifier ses relations et ne parvient pas à débloquer ses négociations avec le Fonds monétaire international (FMI). Cette situation a conduit à la marginalisation de la Tunisie dans le monde et a aggravé sa crise financière, a-t-il souligné.

Meddeb a accusé les parties prenantes de n’avoir pas su gérer les problèmes économiques et financiers de la Tunisie et de détériorer ses relations avec ses partenaires internationaux. Il a également imputé la mauvaise coordination entre la présidence de la république et le premier ministère et les politiques économiques et financières ambiguës de la Tunisie.

Selon l’expert, il est crucial d’adopter une approche politique claire, qui impose une adaptation positive aux changements actuels dans le monde.

L’accent a également été mis sur la recherche de solutions à la crise financière actuelle dans les meilleurs délais afin d’éviter l’effondrement économique de la Tunisie.

Le président de l’Association tunisienne des investisseurs en capital (Atic) Mohamed Salah Frad a appelé à revoir les alliances avec les partenaires traditionnels et à s’ouvrir à de nouvelles alliances avec les forces émergentes dans le cadre de l’augmentation de l’attractivité de la  Tunisie comme destination d’investissement et de fournir toutes les opportunités offertes tout en tenant compte des avantages comparatifs dont bénéficie la Tunisie, notamment sa position stratégique et ses ressources humaines.

D’après Tap.

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