Tunisie : Bassem Trifi appelle à la création de centres d’accueil pour les migrants subsahariens

La situation des migrants subsahariens en situation irrégulière qui qui sont arrivés au cours des mois précédents dans le gouvernorat de Sfax est lamentable, effrayante et épouvantable, selon Bassem Trifi, président de la Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme (LTDH).

Lors d’une conférence de presse tenue vendredi 14 juillet 2023, à Sfax, à l’initiative de l’antenne locale de la Ligue à Sfax-Sud, sur le thème de «La crise de la migration irrégulière : état des lieux et perceptions», Trifi s’est exprimé sur un ton alarmiste, appelant à l’Etat tunisien d’agir de toute urgence et d’assumer sa pleine responsabilité face à cette crise.

A cet égard, il a proposé de créer des centres d’accueil pour héberger ces migrants africains en situation irrégulière, leur apporter une assistance sociale, humanitaire et sanitaire et réduire leur nombre.

Trifi a également jugé utile de procéder à une étude au cas par cas de la situation des migrants irréguliers, exhortant les autorités tunisiennes à leur garantir un traitement humain et décent dans le respect de la loi tunisienne et des accords internationaux ratifiés par le pays.

Il a également appelé à l’activation de la loi organique n° 50 du 23 octobre 2018 portant élimination de toutes les formes de discrimination raciale afin de faciliter les interventions des organisations de la société civile et des citoyens qui viennent en aide aux migrants africains en situation irrégulière.

Face à la crise migratoire, le président de la LTDH défend la mise en place d’une approche de développement éloignée des discours de haine et de racisme, mettant en garde contre la montée en puissance de la rhétorique de haine et de discrimination en Tunisie.

Le discours de haine continue de se répandre comme une traînée de poudre dans les rangs des citoyens tunisiens, notamment lorsqu’il émane des autorités officielles, a prévenu le président de la Ligue.

Aussi tolérants et indulgents que nous soyons envers cette rhétorique, la violence et les tensions entre les citoyens et les migrants irréguliers resurgiront, a-t-il averti.

De son côté, Nooman Mzid, responsable de la section locale de la LTDH à Sfax Sud, a annoncé que les bureaux de la Ligue à Sfax Sud ouvriraient leurs portes à partir de lundi prochain pour recevoir des dons et une aide sanitaire et alimentaire pour les migrants clandestins subsahariens bloqués à Sfax.

Le processus d’intervention des organisations et associations d’aide aux migrants avance à petits pas, a regretté le patron de la Ligue, soulignant que la société civile peine à mener à bien ses actions.

Dans leurs interventions, les représentants des médias ont soulevé un certain nombre de questions relatives à la situation des migrants africains, dénonçant l’incapacité de l’État tunisien à assumer le rôle qui lui revient en la matière.

Ils ont également condamné le black-out imposé par le gouvernement tunisien sur le contenu du projet d’accord de partenariat entre notre pays et l’Union européenne sur la migration irrégulière, appelant les autorités officielles à distinguer les statuts de «réfugié» et de «migrant».

Les intervenants ont également évoqué le rôle de la LTDH dans la diffusion d’une culture des droits de l’homme et le rejet du racisme, de la haine et de la violence contre les migrants irréguliers en Tunisie.

De leur côté, les représentants des réfugiés soudanais hébergés à l’Espace de l’Enfance et de la Famille à Bab El-Jebli à Sfax et des migrants subsahariens à Sfax ont livré des témoignages émouvants sur leur situation.

«Nous vivons sous un soleil de plomb, sans abri ni logement», racontent-ils avec amertume, exhortant les autorités officielles tunisiennes à mettre un terme à leur calvaire insupportable et rendant hommage aux organisations et associations de la société civile venues leur apporter un accompagnement social, santé et aide humanitaire.

Ils ont également appelé les autorités tunisiennes à se pencher sur la question des migrants subsahariens dans la région de Sfax et à assurer leur sécurité.  

D’après Tap.

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