La procession de la Madone de Trapani à la Goulette confirme le lien fort entre l’Italie et la Tunisie

Le soir était déjà tombé, ce mardi 15 août 2023, à La Goulette, banlieue balnéaire de Tunis, dans le quartier de la Petite Sicile, lorsque la statue de la Madone de Trapani franchit le seuil de l’église dédiée à Saint Augustin et Sainte Fidèle où elle fut accueillie par des centaines de fidèles et de badauds avec applaudissements et youyous puis portés en procession jusqu’au siège de la municipalité.

C’était un événement historique. Cela n’était pas arrivé depuis 1962, lorsque le cortège, qui atteignait autrefois la mer, avait été suspendu. C’est depuis 2017 que l’archevêque de Tunis, Ilario Antoniazzi, avait tant bien que mal tenté de restaurer l’ancienne coutume, un rite qui se répète chaque année à l’occasion de la célébration traditionnelle de la messe de l’Assomption à La Goulette, qui a toujours été un modèle de communion et de proximité entre différentes communautés religieuses : en effet, Tunisiens, Italiens, Français et Maltais, musulmans et juifs tunisiens, catholiques siciliens cohabitent depuis longtemps dans la ville côtière. Mais la petite mais vivante communauté chrétienne de Tunis est désormais majoritairement composée des Africains subsahariens, hier au premier rang chantant et entonnant des prières à la Madone.

Dans son homélie, Antoniazzi a déclaré que la procession vise à montrer comment La Goulette et la Tunisie peuvent offrir un modèle de coexistence entre différentes religions et nationalités.

Pour souligner l’importance de l’événement, le fait que le rite sacré a également été célébré par l’évêque de Trapani, Pietro Maria Fragnelli, invité par Antoniazzi, dans une sorte de lien entre les deux villes, unies dans la fête mariale. Dans cette bande de terre où cohabitaient autrefois pêcheurs tunisiens et siciliens, une immense fresque récente dédiée à l’actrice Claudia Cardinale, qui a grandi à La Goulette, se détache sur la place devant l’église sur la façade d’un immeuble. Un détail qui confirme encore le lien fort entre l’Italie et la Tunisie.

Source : Ansamed (traduit de l’italien).

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