La Tunisie, en pleine crise touchant la plupart des secteurs, peine à relancer son économie, alors qu’elle s’entête à reporter indéfiniment les réformes structurelles qu’elle aurait dû mettre en place depuis plusieurs années. La croissance atone, qui perdure depuis 2011, traduit ce cercle vicieux où notre pays continue de s’empêtrer, sur un fond d’incertitude et de manque de confiance en l’avenir.
Le produit intérieur brut (PIB) de la Tunisie en volume (corrigé des variations saisonnières) a augmenté de 0,6% au cours du 2e trimestre de 2023, par rapport au 2e trimestre de 2022.
Ces estimations préliminaires des rapports nationaux trimestriels ont été publiées par l’Institut national de la statistique (INS), mardi 15 août, ajoutant la croissance, en glissement annuel, est en retrait par rapport au trimestre précédent (révisée à 1,9%, contre 2,1% initialement).
En termes de variations trimestrielles (c’est-à-dire par rapport au 1er trimestre 2023), le PIB réel a enregistré une évolution négative de -1,3%, alors qu’il avait augmenté de 0,7% au trimestre précédent.
Globalement, compte tenu de cette tendance, la croissance du PIB pour l’ensemble du 1er semestre 2023 serait de 1,2%.
Dans ce contexte, la demande intérieure réelle n’a augmenté que de 0,2%, apportant une contribution positive de 0,25 point de pourcentage à la croissance économique au deuxième trimestre (0,6).
En revanche, le solde du commerce extérieur a contribué pour 0,35 point, en raison de la hausse du volume des exportations de biens et services (11,4%), qui a légèrement dépassé celui des importations (9%).
Selon l’INS, la détérioration des rendements agricoles sous l’effet du changement climatique a eu un impact sur la croissance économique ces derniers mois. Il devrait s’accentuer sur le reste de l’année en cours.
Selon des estimations préliminaires, le secteur manufacturier a enregistré une baisse en glissement annuel de 0,2 % au 2e trimestre 2023.
La valeur ajoutée dans le secteur de l’énergie, des mines, de l’eau, de l’assainissement et du traitement des déchets a diminué de 5,6% par rapport à la même période en 2022, en raison d’une baisse de 2,6% de la production dans le secteur de l’extraction de pétrole et de gaz naturel et d’une baisse de 14,1% en glissement annuel de la croissance dans le secteur minier.
Globalement, le secteur industriel a enregistré une baisse relative de (-2,1%) sur un an au 2e trimestre 2023 par rapport au même trimestre 2022.
Les données publiées par l’INS montrent également une croissance négative en glissement annuel du secteur du bâtiment et de la construction (-5,4%).
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