Tunisie : Ni brics ni mlaouis ni hindi mqacher !

La seule alternative pour redresser la situation en Tunisie consisterait à mettre en place une économie de guerre avec une lutte martiale et implacable contre la contrebande, la fraude fiscale, les abus de pouvoir et l’inertie commanditée par les tenants du statu quo.(Illustration : pour pouvoir déguster le « hindi », ou figue de Barbarie, il faut d’abord cueillir le fruit enveloppé d’une peau hérissée d’aiguilles).

Par Elyes Kasri *

Ni brics ni mlaouis ni hindi mqacher **, il faut se rendre à l’évidence que rien et personne n’évitera à la Tunisie la dure tâche des réformes et la confrontation inévitable des tenants du statu quo et des situations de rente idéologique, administrative, sociale et économique.

Si des pays dans une meilleure situation financière, rente pétrolière oblige, ont été considérés insuffisamment prêts pour rejoindre ce nouveau groupement politico-économique, comme notre voisine l’Algérie, ou le Koweït et le Nigeria, que dire d’une Tunisie au bord de la cessation de paiement et tout juste capable de réaliser une croissance anémique ?

Une économie de guerre

Il est grand temps de prendre conscience que la seule alternative au purgatoire du Fonds monétaire international (FMI) et du Club de Paris, qui s’annonce, consisterait à mettre en place une économie de guerre avec une lutte martiale et implacable contre la contrebande, la fraude fiscale, les abus de pouvoir et l’inertie commanditée par les tenants du statu quo.

Il urge d’innover et de lancer des locomotives régionales et sectorielles avec des groupements étrangers de haut niveau capables d’assurer un transfert de technologie et de savoir-faire et d’enrayer l’hémorragie de compétences qui vide la Tunisie des moyens humains de sa relance.

Des locomotives sectorielles

Ces locomotives doivent être mises à l’abri de l’étau destructeur de l’administration publique, des syndicats et des cartels pour pouvoir atteindre des taux d’efficacité et de rentabilité à un niveau international.

L’enseignement supérieur, la médecine, la mécatronique, le textile et les TICs entre autres, sont autant de secteurs qui, avec suffisamment de vision et d’audace, pourraient donner l’étincelle de la relance économique.

* Ancien ambassadeur.

** «Mlaoui» est un pain populaire utilisé pour les casse-croutes et «hindi mqacher» se dit d’un profit pour lequel on n’a consenti aucun effort.

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