Tunisie : le Parti des Travailleurs dénonce les atteintes aux libertés

Le Parti des Travailleurs (PT) a dénoncé, dans un communiqué publié samedi 26 août 2023, le communiqué commun publié par les ministères de la Justice, de l’Intérieur et des Technologies de la communication relatif à «la répression de la cybercriminalité et de la diffamation sur les réseaux sociaux

Le PT estime que ce communiqué, publié mercredi 23 août, est «une tentative pour imposer le silence, confisquer l’opinion et réprimer la liberté».   

Dans leur texte les trois ministères ont affirmé avoir «engagé des poursuites judiciaires contre les pages et les groupes électroniques utilisant les réseaux sociaux pour diffuser des rumeurs infondées en vue de porter atteinte à la réputation et aux droits des autres, de nuire à la sécurité publique, aux intérêts de l’Etat et à ses symboles».

Ils ont aussi menacé de poursuite judicaire toute personne qui contribue à la diffusion du contenu d’un site ou d’une page qui ferait l’objet de poursuites, et ce de quelque manière que ce soit, à l’intérieur ou l’extérieur du pays

Le PT a indiqué dans son communiqué qu’il fait la différence entre «la liberté d’opinion et le droit de critiquer», d’un côté, et «l’atteinte à l’honneur, à la dignité et aux données personnelles», de l’autre, laissant entendre que les autorités pourraient ne pas faire cette différence dans les poursuites qu’elles menacent d’engager.

«Les milices facebookiennes qui soutiennent le projet et le processus (engagés par le président Kaïs Saïed, Ndlr) commettent eux-mêmes ces atteintes sans surveillance ni poursuites, comme l’ont commises avant elles les milices électroniques du mouvement Ennahdha et la presse de caniveau au temps de la dictature d’avant la révolution»,  a souligné le parti dirigé par Hamma Hammami.

Sur un autre plan, le parti de gauche a réitéré sa condamnation des poursuites judicaires engagées contre le juge Anas Hmadi, président de l’Association des magistrats tunisiens (AMT) pour avoir exercé son droit syndical à la grève. Il a également exigé la libération des détenus politiques accusés de complot contre l’Etat, tout en souhaitant un prompt rétablissement à Issam Chebbi, secrétaire général du Parti républicain, suite à la blessure qu’il a subi lors de son transfert de la prison au tribunal dans une fourgonnette de transport des prisonniers dénuée des conditions élémentaires d’un transport humain, selon ses termes.

I. B.

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