Tunisie : une énième réforme de l’éducation pour quoi faire ?

En Tunisie, les consultations sur la réforme de l’éducation se suivent et se ressemblent. Inutilement, puisqu’elles sont rarement suivies d’effet. Entretemps, le système éducatif s’enfonce dans la crise, l’abandon scolaire grossit les rangs des chômeurs et des délinquants, et le niveau des diplômes du supérieur pique du nez. Cherchez l’erreur !  

«La consultation nationale sur la réforme de l’éducation est l’une des consultations les plus importantes de l’histoire de la Tunisie», a souligné lundi soir le président Kaïs Saïed, ajoutant que «ce n’est pas une exagération car elle concerne l’avenir du peuple tunisien et celui de l’éducation».

Il s’exprimait lundi 11 septembre 2023 lors d’une réunion au Palais de Carthage avec le ministre de l’Education Mohamed Ali Boughdiri, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique Moncef Boukthir, le ministre des Technologies de la communication Nizar Ben Neji, le ministre des Affaires religieuses Ibrahim Chaibi et la ministre de la Famille, de la Femme, de l’Enfant et des Personnes âgées Amel Belhaj Moussa.

«Il n’y aura pas d’avenir pour nous sans une éducation nationale et une éducation basée sur un ensemble de réformes après l’échec des soi-disant réformes introduites ces dernières années et celles qui les ont précédées», a-t-il souligné.

Le président Saïed a expliqué que la consultation s’adresse à tous les Tunisiens et pas seulement aux éducateurs ; «c’est une consultation nationale ouverte à tous ceux qui souhaitent y participer».

Il a souligné la nécessité de protéger le processus de réforme après la consultation et la création du Conseil de l’enseignement supérieur avec tous les éléments de succès. «Toute erreur commise dans une réforme ne peut être corrigée qu’après des décennies», a-t-il déclaré.

Le président a souligné que l’État tunisien n’abandonnera pas l’enseignement public et œuvre pour garantir le droit à l’éducation pour tous sur une base égale.

Il a déclaré que l’éducation était obligatoire jusqu’à l’âge de seize ans, mais «nous la considérons comme obligatoire pour que les perspectives soient plus larges».

Il a passé en revue la série de réformes éducatives qui ont suivi en Tunisie jusqu’à la réforme de 1958, qui n’a pas été facile à mettre en œuvre malgré les circonstances qui l’ont motivée, et qui a conduit à un changement, voire une révolution, dans la société de l’époque.

Il a souligné que des conclusions seront tirées de cette consultation afin d’édicter la loi portant création du Conseil de l’enseignement supérieur et ensuite de mener la réforme sur des bases solides.

Avec Tap.

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