Selon une étude allemande réalisée en 2022, le taux d’accès au secteur bancaire en Tunisie est de 54% dans les zones rurales et périurbaines et 63% dans l’ensemble du pays.
C’est pour tenter de remédier à cette carence que plus de 9.000 personnes, dont 73% de femmes, ont jusqu’à présent bénéficié d’une formation dans le cadre du projet d’éducation financière sur les services financiers numériques en Tunisie.
Ces données ont été présentées vendredi 29 septembre 2023 à Tunis lors de l’atelier de clôture à Tunis d’un projet piloté par l’Observatoire pour l’inclusion financière (OIF) et mis en œuvre par le Centre des femmes arabes pour la formation et la recherche (Cawtar), présidé par Soukaina Bouraoui.
Le projet a contribué à créer un réseau national de 25 ambassadeurs (hommes et femmes) de l’inclusion financière chargés de diffuser les connaissances et les bonnes pratiques. Une plateforme gratuite d’éducation financière a également été construite.
Lancé en 2022, ce projet s’inscrit dans le cadre du projet d’inclusion financière en Tunisie de l’Agence allemande de coopération internationale (GIZ). Il est mis en œuvre en collaboration avec le ministère des Finances.
Le projet d’éducation financière sur les services financiers numériques en Tunisie, qui cible les femmes à faible revenu des zones rurales et périurbaines, vise à rendre la culture financière «accessible», «inclusive» et «juste».
Il est partie intégrante du Programme national d’éducation financière 2023/27 initié par l’OIF, et qui vise à offrir davantage d’opportunités aux femmes afin qu’elles puissent accéder aux connaissances et aux outils d’accompagnement en matière de littératie, c’est-à-dire l’aptitude à lire, à comprendre et à utiliser l’information écrite dans la vie quotidienne, et d’éducation financière.
Le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Marouane Abassi, a déclaré que le manque d’inclusion financière en Tunisie est regrettable. Plus de 60 % des ménages tunisiens n’ont pas accès aux services financiers, et c’est une perte pour l’économie nationale. «D’où la nécessité de mettre en place des mécanismes en vue d’accroître l’inclusion numérique des Tunisiens, notamment à travers l’éducation financière», a-t-il ajouté.
Les ambassadeurs de l’inclusion financière jouent un rôle clé dans la sensibilisation du public, en particulier dans les zones rurales, à l’importance des services financiers numériques, comme le portefeuille en ligne lancé par le ministère des Technologies de communication.
Le gouverneur de la BCT a également déclaré que le projet de loi sur l’inclusion financière serait prochainement présenté à l’Assemblée des représentants du peuple.
La représentante de la GIZ en Tunisie, Jacqueline Groth, a déclaré, se référant aux conclusions d’une étude menée par le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ) en 2022, que le taux d’accès au secteur bancaire est de 54% dans les zones rurales et périurbaines et 63% à travers le pays.
La Tunisie dispose de plusieurs atouts pour renforcer son inclusion financière, notamment la pénétration de l’Internet et de la téléphonie mobile et un écosystème FinTech très dynamique. Le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement soutiendra une nouvelle phase du projet qui débutera l’année prochaine, a ajouté Mme Groth.
I. B. (avec Tap).
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