Tunisie : la croissance tarde à atteindre son niveau d’avant la pandémie de Covid

Avec un taux de croissance global à fin septembre 2023 estimé à 0,4%, la Tunisie continue de s’enfoncer dans la crise. Le taux de croissance attendu pour l’année 2023 risque de ne pas atteint le niveau enregistré fin 2019, avant la crise pandémique du Covid-19, soit 1,5% de variation annuelle, sachant que le taux d’inflation flirte avec 10%. Le bout du tunnel n’est pas pour demain.  

Le taux de croissance du Produit intérieur brut (PIB) en volume (corrigé des variations saisonnières) a diminué de 0,2% au 3e trimestre de l’année en cours (juillet à septembre 2023) par rapport au même trimestre de 2022 (sur un an ou variation annuelle), selon les estimations préliminaires des Comptes nationaux trimestriels publiées mercredi 15 novembre 2023 par l’Institut national de la statistique (INS).

En variation trimestrielle (c’est-à-dire par rapport au 2e trimestre 2023), le PIB réel a légèrement augmenté de 0,1%, alors qu’en variation trimestrielle, il avait baissé de 1,1% au trimestre précédent.

Dans ce contexte, la demande intérieure réelle s’est contractée de 0,4% et a apporté une contribution négative de 0,4 point de pourcentage à la croissance économique au 3e trimestre (-0,2).

Le solde extérieur, en revanche, a apporté une contribution positive de 0,2 point de pourcentage, le volume des exportations de biens et services (8,6%) ayant augmenté légèrement plus vite que les importations (6,8%), mais le déficit commercial reste très élevé.

Le chiffre global de la croissance à fin septembre est estimé à 0,4%, soit le taux de croissance attendu pour l’ensemble de l’année 2023 si le PIB réel se stabilise au niveau enregistré au 3e  trimestre, sachant que le PIB réel n’a pas encore atteint le niveau enregistré fin 2019, avant la crise pandémique du Covid-19.

En raison des conditions climatiques et de la sécheresse des trois dernières années, la production agricole a diminué, ce qui a eu un impact négatif sur l’activité agricole (notamment les saisons de récolte des céréales et des olives).

Cette situation a eu un impact sur les tendances de la croissance économique au cours des derniers mois. En volume, la richesse créée dans le secteur agricole a contribué négativement de -1,6 % à la croissance du PIB au 3e trimestre 2023 (-0,2%).

Dans le secteur de l’énergie, de l’approvisionnement en eau, de l’assainissement et de la gestion des déchets, le volume de richesse créée a diminué de 1,2% par rapport à la même période de l’année précédente, suite à la baisse de 2,1% de la production dans le secteur de l’extraction pétrolière et gazière et la baisse de 8% de l’activité dans le secteur minier.

Le secteur industriel a progressé de 0,1% au 3e trimestre 2002, par rapport à la même période de l’année précédente. Celui de la construction a enregistré une croissance négative de -5,1 %. De même, la création de richesse dans le secteur des services a augmenté de 1,9% au 3e trimestre, contribuant pour 1,3% au taux de croissance du 3e trimestre 2023 (-0,2%).

L’INS a expliqué cette évolution dans le secteur des services par une augmentation de la richesse créée dans l’hôtellerie et la restauration de 10,8%, dans l’informatique et les communications de 3,6% et dans les transports de 3,3%.

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