Etats-Unis, Israël et les Houthis : le ballet des violeurs du droit international

Au lieu de s’attaquer aux causes des guerres, les Américains préfèrent mobiliser leurs acolytes et affidés contre les symptômes : ils croient pouvoir «panser une plaie sans en retirer l’écharde». Raisonnement stupide qu’ils appliquent aussi à la guerre israélienne contre les Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie.

Par Khemaïs Gharbi *

La solidarité arabe exprimée à partir du Yémen, pour soutenir les Palestiniens de Gaza et perturber le commerce maritime vers et depuis les ports israéliens, semble échapper à un diagnostic approfondi et juste de la part des États-Unis.

Les instigateurs de cette violation flagrante du droit international de la libre navigation en eaux internationales, les guérilléros Houthis en l’occurrence, ont pourtant clairement déclaré que leur action vise à contrer une autre violation majeure du droit international commise par Israël et qui consiste à priver le peuple palestinien d’eau, de nourriture et de médicaments, en le soumettant à des bombardements incessants depuis plus de deux mois et demi.

Israël étant, faut-il le rappeler, avec les Etats-Unis, son principal protecteur, bailleur de fonds et fournisseur d’armes, les deux Etats qui ont le plus violé le droit international depuis la fin de la seconde guerre mondiale.

Inégalité de traitement

Le blocus israélien étouffant les habitants de Gaza depuis plus de 17 ans, marqué par des bombardements intermittents et désormais permanents depuis le 7 octobre dernier, n’a pas suscité de coalition significative pour imposer ne serait-ce qu’un cessez-le-feu. 

Les décideurs américains – et leurs comparses européens – semblent détourner le regard chaque fois qu’ils se penchent sur le conflit du Moyen-Orient. Cette fois, ils cherchent à mobiliser un grand nombre de pays pour protéger les ports israéliens et éviter une paralysie de leur commerce.

Cette inégalité de traitement aggrave les relations internationales, prolongeant les souffrances des Palestiniens sans espoir apparent de résolution définitive de leur calvaire qui perdure depuis 75 ans. 

Entre-temps, le bilan tragique s’alourdit avec plus de 20 000 morts, plus de 50 000 blessés, dont le tiers sont des enfants, et la destruction de plus de 80% des habitations et des infrastructures, y compris la démolition de tous les hôpitaux, écoles, mosquées et même des cimetières.

Certains avancent l’idée que ceux qui mènent cette guerre cherchent, à travers le prétexte de la lutte pour la libre navigation internationale, à insuffler un souffle protecteur nouveau à Israël dans son enlisement inattendu à Gaza de manière indirecte. Cette coalition aiderait – du moins espèrent-ils – à  briser l’isolement international de Tel Aviv en raison des crimes de guerre commis par l’armée israélienne contre les civils palestiniens.

Rivières de larmes et de sang

Les dirigeants politiques, responsables de la paix et de la guerre dans le monde, consacrent un temps précieux à traiter les symptômes de ce conflit persistant au lieu de s’attaquer à ses causes. C’est une illustration du dicton qui dit «panser une plaie sans en retirer l’écharde».

Autant dire que l’après-Gaza que les architectes américains cherchent à mettre en place sera l’exacte copie de l’avant 7 octobre 2023, début des bombardements israéliens : des rivières de larmes et de sang, pour les occupants sionistes comme pour les autochtones palestiniens. Lesquels, on l’a  compris, ne quitteront jamais leurs terres ni n’accepteront d’être parqués dans des sortes de «réserves d’indiens» ou de «Guantanamo» à l’Américaine.

* Interprète et écrivain.

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