Beit Al-Hikma : Kamel Ben Ouannès parle de la transcréation entre le cinéma et les arts plastiques

L’Académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts, Beit Al-Hikma, a organisé, le vendredi 26 janvier 2024, au Palais de l’Académie à Carthage-Hannibal, une conférence autour du thème «Cinéma et arts plastiques».

La conférence a été présentée par le professeur de littérature française Kamel Ben Ouannès, auteur de plusieurs études académiques sur la littérature (française et maghrébine) et sur le cinéma, publiées en Tunisie, en France, en Italie et au Maroc.

Le Pr Ben Ouannès compte, également, à son actif, en tant que réalisateur, trois documentaires ‘‘Les cafés de Tunisie’’ (2008), ‘‘Femmes journalistes’’ (2013) et ‘‘Palerme, métaphore du monde’’ (2015), ainsi qu’un long-métrage de fiction ‘‘L’enfant du lazaret’’ (2017). Il a également participé, en tant que scénariste, à plusieurs travaux cinématographiques, dont le long-métrage ‘‘La mère de Sarra Laabidi’’, qui avait remporté, en 2011, le Prix du scénario au festival méditerranéen de Montpellier.

Son intervention s’est inscrite dans la logique même de la trans-création entre deux arts : le cinéma et les arts plastiques, à même d’établir des ponts de dialogue entre les différentes spécialités qui font la richesse du département des Arts de Beit Al-Hikma. Toutes les formes d’expression artistique étant en constante interconnexion et interaction : la peinture, la littérature, la musique, le théâtre, le cinéma, la danse, la chorégraphie, l’architecture et ainsi de suite.

Par ailleurs, Pr Ben Ouannès a mis en exergue l’importance du patrimoine culturel collectif dans toute création ou production artistique. Le travail du cinéaste, à titre d’exemple, est de puiser le matériau de son projet dans les œuvres, tant picturales que littéraires ou musicales.

Le cinéma, appelé 7e art, doit parcourir tous les arts pour arriver à son aboutissement final. La peinture, quant à elle, doit «affronter le chaos». Un chaos qui consiste à remplir la toile blanche avant que le peintre n’ait fait le moindre geste.

Il n’y a pas d’art pur dans le sens qu’aucun art n’est situé en dehors des frontières du territoire de l’art. C’est la loi de cette hybridité qui, justement, justifie la présence de la peinture dans le cinéma.

Nombreux sont les exemples qui montrent comment et pourquoi les cinéastes revisitent les œuvres des plasticiens, anciens ou contemporains, pour établir une sorte de dialogue avec eux, au gré des motivations et des aspirations d’un cinéaste à un autre.

Le conférencier a étayé ses propos à travers plusieurs exemples en confrontant des images de film avec des tableaux de peinture qui matérialisent les emprunts, d’ordre métaphorique ou iconographique, que les films ont effectué chez des créations d’art plastique et qui traduisent cette transmutation d’un art à un autre.

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