Tunisie : le blues des professionnels de l’information

Réunis mercredi 30 janvier 2024, au siège du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), à Tunis, les structures professionnelles du secteur de l’information ont alerté l’opinion publique sur la grave détérioration de la situation générale des entreprises médiatiques, publiques et privées, et la précarisation de  l’emploi dans le secteur.

Les représentants des structures professionnelles du secteur de l’information ont déploré le retard enregistré dans la restructuration et l’assainissement des entreprises médiatiques publiques aux niveaux de leur gouvernance, de leur réorganisation et des mécanismes de leur financement, ce qui les empêche de jouer leur rôle au service de la communauté nationale.

Plusieurs entreprises de presse, qui étaient dans une situation financière précaire, ont du fermer leurs portes. D’autres menacent de fermer bientôt les leurs, face à un marché publicitaire qui se rétrécit comme peau de chagrin et à l’absence d’une loi répartissant la publicité publique sur une base d’équité, de liberté et de saine concurrence.     

Les journalistes, quant à eux, font face à une situation de grande précarité professionnelle et font face à des menaces de licenciements collectifs abusifs. Beaucoup d’entre eux sont liés par des contrats précaires et ne bénéficient même pas de couverture sociale, conditions qui ne leur permettent pas de donner le meilleur d’eux-mêmes.

Les représentants des structures professionnelles du secteur de l’information déplorent également un système juridique inachevé et lacunaire, aggravé par la marginalisation de la Haute autorité indépendante de la communication audio-visuelle (Haica), ouvrant ainsi la porte aux désordres de toutes sortes et appauvrissant le paysage médiatique national.

Ils déplorent aussi le recul de la liberté de la presse avec le recours du pouvoir judiciaire à des lois et des législations non-constitutionnelles tel que le décret loi n°54 jugé liberticide par toutes les organisations de défense des droits et libertés.

Cette situation alarmante doit beaucoup au manque de volonté des gouvernements qui se sont succédé au cours des douze dernières années et qui ont souvent pris des mesures restrictives visant à limiter la liberté de la presse et refusé de coopérer avec les représentants de la profession  en vue de mettre en route les réformes nécessaires.

I. B.

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