Tunisie : Ennahdha condamne les peines de prison prononcées contre Moncef Marzouki

Le comité exécutif du parti Ennahdha a rendu public, jeudi 29 février 2024, un communiqué signé par son secrétaire général Ajmi Lourimi où il dénonce, notamment, «la poursuite des décisions judiciaires contre les opposants politiques», dont beaucoup sont issus de ses rangs, y compris l’ancien président du parlement Rached Ghannouchi et l’ancien chef du gouvernement Ali Larayedh.  

Le parti islamiste tunisien dénonce aussi dans son communiqué «la violation des procédures [judiciaires] et l’absence de garanties, au mépris total des comités de défense, des organisations nationales de défense des droits de l’homme et des rapports internationaux».

Dans ce contexte, Ennahdha «condamne la peine de prison prononcée contre le Dr Mohamed Moncef Marzouki, l’ancien président de la République, et le Dr Jaouher Ben Mbarek, l’un des dirigeants du Front national du Salut, qui a choqué la défense, les familles et l’opinion publique.»

Tout en exprimant sa «reconnaissance pour la détermination et la patience des dirigeants politiques et de tous les militants détenus qui insistent sur leur innocence, la justesse de leur cause et la légitimité de leurs revendications», Ennahdha souligne l’incapacité du pouvoir en place à gérer le pays face à «l’aggravation de la crise économique et sociale et des souffrances croissantes [des Tunisiennes et des Tunisiens] face à la pauvreté, au chômage et à la pénurie de produits de base», ainsi que «la responsabilité des autorités dans la montée de la tension entre l’UGTT et le gouvernement en raison de l’absence de dialogue, des divergences d’opinions et des désaccords sur les priorités nationales».

Par ailleurs, et tout en déplorant «l’obsession électorale qui domine dans le discours officiel, qui voit dans les revendications sociales et politiques légitimes des citoyens un complot, accusation qui est mise en avant pour ne pas assumer des responsabilités et faire face à la profonde crise que notre peuple vit aujourd’hui, politiquement, juridiquement, économiquement, socialement et surtout en termes de niveau de vie», Ennahdha affirme son «rejet de l’utilisation de la cause palestinienne comme sujet de compétition politique ou de règlement de comptes intérieurs», dont il semble accuser le pouvoir incarné par le président de la république Kaïs Saïed, grand défenseur de la cause palestinienne devant l’Eternel.   

I. B.

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