Mandat d’arrêt international à l’encontre de Mondher Zenaidi et Sakher El-Materi

Un mandat d’arrêt international a été émis par les autorités judiciaires tunisiennes à l’encontre de Mondher Zenaidi, l’ancien ministre et candidat malheureux à la présidentielle de 2014, résidant en France, et Sakher El-Materi, l’ancien gendre de l’ancien président Ben Ali, en fuite à l’étranger depuis la chute de ce dernier, le 14 janvier 2011.

Comme souvent lorsqu’il s’agit d’une information délicate à caractère politique, cette annonce n’a pas été faite par une autorité autorisée, mais par un pseudo «chroniqueur» réputé pour sa proximité avec le pouvoir en place et qui clame tous les jours son allégeance au président de la république Kaïs Saïed.

S’agissant de Sakher El-Materi, le mandat d’arrêt international coule de source. On pourrait même penser qu’il vient un peu tard, treize ans après la fuite du concerné, qui se la coule douce dans un exil doré dans quelque paradis fiscal, les Seychelles aux dernières nouvelles.

Pour Mondher Zenaidi, en revanche, l’information a de quoi susciter des interrogations, d’autant qu’elle intervient quarante-huit heures après que le concerné a publié un communiqué où il annonce sa possible candidature aux prochaines présidentielles, prévues l’automne prochain. De là à penser que l’émission du mandat d’arrêt vise à lui barrer la route au Palais de Carthage, il y a un pas que beaucoup seraient tentés de franchir. D’autant que d’autres candidats potentiels, tels Khayam Turki et Abir Moussi, sont en prison depuis plusieurs mois (depuis plus d’un an pour le premier), poursuivis dans des affaires dont on ne sait pas grand-chose jusqu’à maintenant, alors que d’autres candidats potentiels sont en liberté provisoire, puisqu’ils sont visés eux aussi par des procès comme Nizar Chaari, Olfa Hamdi ou encore Mondher Zenaidi pour ne citer que ceux-là.

Si on voulait envoyer un message aux Tunisiens pour les mettre en garde contre la tentation de présenter leur candidature à la prochaine présidentielle, on n’aurait pas fait autrement.

Néjib Dziri, l’un des «chroniqueurs» cités ci-haut, a affirmé ce mercredi 6 février 2024 dans L’Emission impossible sur IFM que Mondher Zenaidi est poursuivi dans une affaire de corruption liée à une opération de privatisation ayant eu lieu au milieu des années 2000 et qu’il a été convoqué plusieurs fois par la justice au cours des cinq dernières années avant que le juge ne décide d’émettre un mandat d’arrêt international à son encontre.

Les avocats de Zenaïdi démentent cependant tout lien de Zenaidi avec une quelconque affaire de corruption.

I. B.

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