A l’approche de ramadan, au cours duquel la consommation de certains produits alimentaires monte en flèche, et avec elle les prix de ces mêmes produits, les autorités multiplient les déclarations selon lesquelles les prix vont baisser au cours du mois du jeun musulman, une promesse rarement suivie d’effet. C’est le contraire qui a souvent lieu.
Cette promesse a été faite, cette année encore, lors d’une conférence de presse jeudi 7 mars 2024 par le directeur général de la concurrence et des études économiques au ministère du Commerce et du Développement des exportations, Houssem Eddine Touiti, à quelques jours du début de ramadan qui devrait commencer le 11 ou le 12 mars. Selon le responsable, les niveaux de prix en janvier et février avaient chuté de 28% par rapport à la même période de l’année dernière. Ces baisses sont dues à une augmentation de 22% des quantités de légumes et de fruits proposées au marché de gros de Bir El-Kasaa au cours des deux premiers mois de cette année, par rapport à la même période de l’année dernière, a-t-il expliqué, ajoutant que toutes les mesures ont été prises pour répondre à la demande croissante attendue pendant le ramadan, où la consommation augmente de près de 20% par rapport au reste de l’année.
Le département du Commerce s’efforcera de répondre aux besoins dans ce domaine et d’améliorer les conditions d’approvisionnement, afin de faire face à certains mauvais comportements des consommateurs, notamment les files d’attente devant les magasins, a souligné le responsable. Il renvoie ainsi la responsabilité des pénuries sévissant dans le pays non pas la mauvaise gouvernance de l’Etat, qui monopolise l’importation et la distribution de certains produits de première nécessité (sucre, riz, blé, thé, café, etc.) sans être en mesure de bien en approvisionner le marché, mais aux consommateurs qui n’ont rien d’autre à faire que de faire la queue devant étalages mal fournis.
Selon Touiti, le ministère œuvre également à assurer un équilibre entre la consommation familiale et celle des professionnels, en fournissant des quantités supplémentaires de produits de consommation, notamment du sucre utilisé pour la fabrication des pâtissiers traditionnelles, comme les zlabia et mkhareq très prisées pendant ramadan.
La directrice générale du commerce intérieur et des services, Basma Trabelsi, a déclaré que 25 000 tonnes de pommes de terre et 21 000 tonnes de poivre ont été injectées sur le marché. Quelque 13 000 tonnes de tomates et 21 000 tonnes de poivrons devraient également être mises sur le marché, en plus de 8 000 tonnes de légumes feuilles.
Les approvisionnements en agrumes, pommes et dattes seront normaux ce mois-ci, a-t-elle encore précisé, en précisant que 2.000 tonnes de bananes seront importées d’Egypte, et le prix au kilo sera fixé à 5 DT. Ces fruits seront commercialisés dans les supermarchés et dans les points de vente du producteur au consommateur, a-t-elle ajouté, autant dire dans des points de vente au nombre très limité dans certaines grandes villes, sachant que les bananes sont vendues aujourd’hui à plus de 13 dinars le kilo et il est peu probable que ce prix baissera pendant ramadan.
Le marché sera également régulièrement approvisionné en lait stérilisé demi-écrémé, a aussi tenu à assurer Mme Trabelsi, soulignant que les ventes quotidiennes de lait devraient atteindre 1,7 million de litres.
L’Office du commerce de Tunisie (OCT) livrera 1 000 tonnes de sucre par jour et 500 tonnes de café pour la consommation domestique par semaine, a encore précisé la responsable, ajoutant que 700 tonnes de riz seront distribuées et 15 000 tonnes d’huile végétale subventionnée seront importées au cours de ce mois de mars.
I. B. (avec Tap).
Donnez votre avis