Les Tunisiens méritent mieux que Mondher Zenaidi

Réponse à la lettre ouverte de Mondher Zenaidi au président de la république Kaïs Saïed (voir ci-dessous le texte en arabe), publiée sur sa page Facebook le 19 mars 2024, où l’ancien ministre sous Ben Ali et candidat malheureux à la présidentielle de 2024 (24 160 voix, soit 0,74% des suffrages) dresse un état des lieux de la situation politique et économique du pays et laisse entendre qu’il sera de nouveau candidat à la magistrature suprême. Appel à la responsabilité politique pour une Tunisie meilleure…

Par Leith Lakhoua *

Depuis le soulèvement populaire de 2011, la Tunisie a connu des moments de lutte, de transition et d’espoir. Cependant, au milieu de cette quête d’une démocratie plus forte et plus juste, certains visages du passé politique ressurgissent, suscitant des interrogations légitimes sur leur légitimité et la sincérité de leur engagement envers le bien-être du pays.

Répondant à l’appel de ceux qui souhaitent un renouveau véritable, nous nous devons d’examiner de près les ambitions et les actes des figures politiques qui se positionnent pour les plus hautes fonctions de l’État. Parmi ces figures, Mondher Zenaidi, avec son passé chargé au sein du régime précédent, suscite des interrogations légitimes quant à son aptitude à incarner le changement désiré.

En tant que citoyens tunisiens engagés pour le bien-être de nos compatriotes, nous ne pouvons ignorer le fait que M. Zenaidi a occupé plusieurs postes ministériels et parlementaires sous le régime autoritaire de Ben Ali, sans avoir apporté de changements significatifs pour le bien-être du peuple. Son affiliation à l’ancien parti conduit par le dictateur, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), soulève des questions sur ses véritables convictions et sur la sincérité de son engagement envers les principes démocratiques.

De plus, sa tentative infructueuse de se présenter aux élections présidentielles de 2014, suivie par un soutien à une autre figure politique controversée [le candidat de Nidaa Tounes, Béji Caïd Essebsi, qui sera élu président, Ndlr] témoigne de son manque de connexion avec les aspirations du peuple tunisien. Maintenant, alors qu’il envisage de se présenter à nouveau, depuis l’étranger, il semble déconnecté de la réalité et des défis actuels de la Tunisie.

Il est temps de rappeler à M. Zenaidi et à d’autres politiciens de sa trempe que le peuple tunisien mérite mieux. Nous avons besoin de leaders qui incarnent l’intégrité, la transparence et le dévouement envers le bien commun. Ceux qui ont été complices ou bénéficiaires du régime autoritaire précédent doivent reconnaître leur responsabilité, faire leur autocritique et céder la place à une nouvelle génération d’hommes et de femmes politiques, imprégnés des valeurs de démocratie et de progrès.

Nous appelons donc M. Zenaidi et d’autres politiciens du passé à faire preuve de responsabilité et de retenue. Laissez la place au renouveau, à ceux qui sont prêts à travailler sans relâche pour reconstruire une Tunisie plus juste, prospère et démocratique. Le peuple tunisien mérite un avenir meilleur, et c’est en nous unissant autour de cet idéal que nous pourrons concrétiser le véritable changement que notre nation mérite.

* Consultant en logistique et organisation industrielle.

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