Sami Tahri : «Une justice à deux vitesses prouve son manque d’indépendance»

L’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a déposé une trentaine de plaintes contre plusieurs parties ayant diffamé et porté atteinte à ses dirigeants, mais seule la plainte déposée contre Abir Moussi, présidente du Parti destourien libre (PDL), a été activée récemment par la justice.

C’est ce qu’a déclaré Sami Tahri, secrétaire général adjoint et porte-parole de l’UGTT, cité dans un poste Facebook de Hamma Hammami, en réaction à la garde à vue du journaliste et chroniqueur Mohamed Boughalleb, le jour de l’arrestation de ce dernier, ajoutant que «l’on cherche à neutraliser Mme Moussi avec le plus grand nombre de procès possible parce qu’elle est un adversaire politique et qu’elle se trouve déjà, de surcroît, derrière les barreaux».   

«Une justice à deux vitesses est la preuve de son manque d’indépendance», a souligné M. Tahri. Qui a enchaîné, en faisant allusion aux poursuites judiciaires menées actuellement contre des activistes politiques, des militants de la société civile et des journalistes : «La confrontation avec les professionnels de l’information et les personnes à l’esprit libre n’est pas une confrontation avec ces personnes en tant que telles, mais avec la société dans son ensemble pour la bâillonner, diffuser la peur dans ses rangs et enchaîner la volonté de ses membres avec mille et une chaînes».

«La diffusion de la peur est l’arme des despotes et des minorités dominantes, qui ne peuvent préserver leurs intérêts égoïstes dans une société de liberté et de démocratie, parce que la majorité est en mesure de les faire tomber de leur piédestal et de mettre fin à leur domination», a encore souligné Sami Tahri, ajoutant que «l’abdication face à la peur donne naissance à des esclaves et des spectres d’humains dénués de toute dignité. Alors que le combat contre le despotisme est un devoir moral et humain avant d’être une obligation politique». Et M. Tahri de terminer par cet appel: «Liberté pour Mohamed Boughalleb, les prisonniers politiques et les syndicalistes privés de leur liberté !»

I. B.

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