Pour un meilleur soutien aux candidats tunisiens pour les postes internationaux

Une réforme en profondeur de l’appareil diplomatique en Tunisie s’impose qui met la compétence individuelle et l’intérêt national avant les critères d’affinité, de proximité ou de loyauté personnelle. (Illustration : Khaled Khiari/Ferid Belhaj).

Par Elyes Kasri *

La contribution remarquable de certains de nos concitoyens et anciens collègues diplomates au rayonnement international de la Tunisie et à la défense de ses intérêts (1) contraste avec la sous-représentativité de notre pays au sein des instances régionales et internationales. Et ce en plus de la perte de fonctions internationales réservées par tradition et consensus régional à la Tunisie tant au sein de la Ligue des Etats Arabes ou l’Union Africaine et peut-être bientôt à la tête de la défunte Union du Maghreb Arabe sur laquelle certains s’efforcent de superposer un autre cadavre diplomatique causé par l’affaire du Sahara Occidental qui n’a pas cessé de porter un préjudice incommensurable à la région nord africaine pour en faire la région la plus dysfonctionnelle en Afrique et peut-être même dans le reste du monde.

Outre la reconfiguration de l’interaction de la Tunisie avec le monde extérieur et une réforme en profondeur de son appareil diplomatique, les intérêts de notre pays dictent de dépasser les exigences de proximité personnelle et d’allégeance que certaines mauvaises langues pourraient qualifier de copinage et de clientélisme, pour mettre en place une politique nationale de soutien aux candidatures tunisiennes dans les instances régionales et internationales.

Pour cela, il faudra mettre la compétence individuelle et l’intérêt national avant les critères d’affinité, de proximité ou de loyauté personnelle, car les responsables passent et la Tunisie et ses intérêts supérieurs doivent rester au dessus de toute considération.

L’un des critères de succès d’une diplomatie réside dans sa capacité de soutenir et de placer les compétences nationales dans les instances régionales et internationales et de créer ainsi un réseau international de compétences tunisiennes qui ne pourront que servir le rayonnement international et les intérêts de leur pays qui en a grandement besoin.

* Ancien ambassadeur.

1- On citera parmi eux, à titre indicatif, Ferid Belhaj, jusqu’à très récemment vice-président de la Banque Mondiale (BM) pour la région Moyen Orient-Afrique du Nord (juillet 2018- mars 2024) et Khaled Khiari, secrétaire général adjoint des Nations unies pour le Moyen-Orient, l’Asie et le Pacifique (depuis 2019). PS: il importe de rappeler que ni Ferid Belhaj ni Khaled Khiari n’ont été présentés ou soutenus par la Tunisie lorsqu’ils ont postulé pour ces hautes fonctions au sein de la BM et de l’Onu.

Donnez votre avis

Votre adresse email ne sera pas publique.

error: Contenu protégé !!