Le volume des investissements déclarés dans tous les secteurs en Tunisie continue de baisser d’une année à une autre, et notamment dans le secteur industriel et celui des services.
Ce volume est ainsi passé 4 866,4 millions de dinars tunisiens (MDT) en 2021 à 4 783,2 MDT en 2022 et 4 392,7 MDT en 2023, a indiqué l’économiste Aram Belhadj dans un post sur sa page Facebook. Ce qui traduit à l’évidence le malaise économique actuel en Tunisie et qui perdure depuis de nombreuses années, avec une machine économique complètement grippée, que traduit un taux de croissance de 0,4% réalisé en 2023, l’un des plus bas jamais réalisés par la Tunisie depuis les années 1990. Or, sans investissement, il n’y a pas de création de richesses ni d’emplois.
M. Belhadj rappelle dans le même poste que les «investissements déclarés» dont parlent souvent les agences d’Etat spécialisées dans la promotion de l’investissement (TIA, APII et Apia) restent de simples «intentions» jusqu’à ce qu’ils soient «approuvés». Or, entre les deux phases, beaucoup d’eau coule sous les ponts entretemps (ou plutôt s’évapore). Et l’économiste de citer deux chiffres qui en disent long sur la capacité de l’administration tunisienne à faire aboutir les projets inscrits sur ses tablettes. Ainsi, les investissements déclarés dans le secteur agricole ont atteint, en 2023, 1 341,4 MDT, mais ceux qui ont été approuvés au cours de la même année n’ont pas dépassé 480,1 MDT. Le gap est énorme.
Face à de tels chiffres, difficile de ne pas mettre un lien de cause à effet entre, d’un côté, les choix politiques et économiques du président de la république Kaïs Saïed, qui ne sont pas de nature à susciter la confiance des investisseurs, et, de l’autre, la baisse continue du volume de l’investissement intérieur et extérieur, lequel, on le sait, a besoin de garanties et d’assurances qu’il n’a pas dans l’atmosphère générale de suspicion régnant actuellement dans le pays.
I. B.
Donnez votre avis