Tunisie-Présidentielle : L’horizon est-il dégagé devant Safi Saïd ?

Journaliste et activiste politique, l’ancien député Safi Saïd a annoncé lors d’une conférence de presse tenue mercredi 17 avril 2024 à Tunis, qu’il se présenterait aux élections présidentielles prévues l’automne prochain et dont les dates n’ont pas encore été fixées. Quelles seraient ses chances ?

Par Imed Bahri

Le candidat au Palais de Carthage a indiqué qu’il se présenterait à la présidence pour «réaliser le développement et la prospérité grâce à des programmes et des visions à long et à court terme».

Il s’est engagé à mettre en œuvre les points mentionnés dans son programme électoral au cours de ses six premiers mois du mandat, notamment la mise en place de la Cour constitutionnelle, la levée des mesures exceptionnelles, prises après la proclamation de l’état d’exception par le président Kaïs Saïed, le 25 juillet 2021, y compris la constitution de 2022, et la fin de l’état d’urgence.

Il a également promis de «libérer le pouvoir judiciaire de lemprise du pouvoir exécutif», de modifier certaines lois et de créer une nouvelle autorité électorale.

Safi Saïd se présente comme journaliste, écrivain et expert en relations internationales. Il s’était déjà présenté aux élections présidentielles de 2014 et 2019. Au premier tour de ces dernières élections, il avait obtenu 7,11 % des suffrages et appelé à voter pour Saïed au second tour.  

S’il est difficile à situer dans l’échiquier politique tunisien, le journaliste est connu pour son appartenance à la famille nationaliste arabe. Comme journaliste, ses écrits avaient longtemps servi les dictateurs arabes comme Saddam Hussein et Mouammar Kadhafi, dont il fut longtemps l’un des thuriféraires. Si nous signalons ce fait, ce n’est pas pour écorner l’image du candidat, d’autant qu’aux yeux de beaucoup d’électeurs tunisiens, avoir servi avec zèle quelques dictateurs est presque considéré comme une vertu politique.

Populiste, Safi Saïd ne fait pas mystère de son conservatisme social et de son hostilité à l’Occident. Et s’il a fait le pas de présenter sa candidature à la présidentielle, c’est parce qu’il sent que l’horizon est dégagé puisque la plupart des personnalités politiques en vue vont être empêchés de se présenter pour diverses raisons, tels Abir Moussi, incarcérée, ou Mondher Zenaidi, «exilé volontaire» en France.

Il compte aussi, d’une certaine façon, sur le vote des islamistes qui n’auront pas de candidat pour la présidentielle et dont les principaux dirigeants sont en prison poursuivis dans diverses affaires. Ces derniers pourraient le considérer comme un moindre mal, en comparaison avec Saïed, ou les Destouriens Moussi et Zenaidi, leurs adversaires historiques.  

I. B.

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