Le changement climatique aura un impact considérable sur l’agriculture tunisienne

L’impact économique et financier du changement climatique serait «significatif» et «négatif» si aucune mesure n’est prise, a déclaré le secrétaire d’Etat chargé des petites et moyennes entreprises, Samir Abdelhafidh, jeudi 18 avril 2024.

C’est ce qui ressort des résultats d’une étude sur «Les effets macroéconomiques du changement climatique et les défis d’adaptation : contribution de la macrodynamique monétaire générale et multisectorielle au changement écologique (Gemmes)-Tunisie»  publiée récemment par l’Institut tunisien de compétitivité et d’études quantitatives (Itceq).

Les résultats de l’étude Gemmes, développée récemment en partenariat avec l’Agence française de développement (AFD), ont montré que les politiques d’adaptation sectorielle nécessitent d’énormes investissements, a-t-il déclaré lors d’un panel de discussion organisé par l’Itceq.

Il est nécessaire aujourd’hui de concevoir une stratégie d’adaptation intégrée axée sur divers secteurs économiques avec un accent particulier sur l’innovation, la recherche et le développement, dans le but de stimuler la productivité et la croissance à moyen et long terme et de favoriser le développement durable de la Tunisie.

Il est également important de diversifier les leviers de financement publics, privés et étrangers afin de faire avancer les investissements nécessaires à l’adaptation au changement climatique.

L’impact économique et financier du changement climatique en Tunisie, qui dépend fortement des importations agroalimentaires, est susceptible d’exacerber les déséquilibres intérieurs et extérieurs, faute d’action proactive en matière d’atténuation et d’adaptation au changement climatique, a déclaré le responsable.

Le gouvernement, conscient de ces risques, a priorisé les défis environnementaux dans le Plan de Développement 2023/2025.

La conservation de l’environnement, la durabilité environnementale et la gestion durable des ressources naturelles font partie des objectifs de ce plan. Ceci s’ajoute aux mesures d’adaptation au changement climatique en vue d’assurer la sécurité alimentaire à long terme en Tunisie et d’améliorer les conditions de vie.

Les petites et moyennes entreprises (PME) restent au cœur des transformations provoquées par le changement climatique, a déclaré le responsable.

La stratégie nationale pour les PME – à l’étude en coopération active avec toutes les parties prenantes – s’inscrit dans la nouvelle vision du pays en matière de développement durable.

Cette stratégie doit tenir compte du fait que les PME ont besoin d’être soutenues pour relever les défis de la transition écologique et exploiter les opportunités qu’elle offre.

Gemmes est un nouvel outil qui permet d’appuyer les plans nationaux d’adaptation au changement climatique et la prise de décision publique à travers des scénarios prospectifs pour étudier l’impact, a déclaré le secrétaire d’État chargé des ressources en eau, Ridha Gabouj.

«Si nous ne nous préparons pas correctement au changement climatique, il y aura un coût économique et social important à payer. Nous devons réduire notre vulnérabilité afin d’éviter des dommages financiers, environnementaux et humains», a-t-il ajouté.

La Tunisie, qui a traversé six années de sécheresse, montre l’étude, est le cinquième pays le plus vulnérable à la sécheresse et au déficit hydrique.

Avec des taux d’extraction plus élevés des ressources en eau et une faible capacité des barrages, le secteur de l’eau est le deuxième plus vulnérable après l’agriculture, avec un score de vulnérabilité élevé résultant d’une faible capacité d’adaptation au changement climatique, lit-on dans l’étude.

Le changement climatique aura un impact considérable sur le secteur agricole tunisien. Cela se traduira principalement par une forte baisse des produits exportables, à savoir les olives (pertes de production annuelles de 2,3% entre 2022 et 2050) et les dattes (baisse annuelle de 2%), suggère l’étude.

D’après Tap.

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