Gaza : L’enfer de l’été sous les tentes

Les mois passent, les saisons se succèdent et le génocide israélien se poursuit. Après un hiver très rude passé sous les bombes et dans le froid, les Gazaouis sont condamnés aujourd’hui à un vivre l’enfer avec la chaleur estivale qui a débutée. Le Washington Post relève que la vie de centaines de milliers d’habitants de la bande de Gaza surpeuplée, qui vivent sous des tentes, est devenue infernale avec les premières chaleurs estivales, alors que la situation humanitaire est devenue intenable. 

Imed Bahri

Dans un rapport conjoint de ses correspondants Adila Suleiman, Hazem Baalousha et Brian Beach, Le journal américain précise que la vie est devenue plus difficile pour ces habitants qui luttent pour survivre avec peu ou carrément pas du tout d’électricité, de nourriture et d’eau potable.

L’Agence des Nations Unies pour l’enfance (Unicef) a averti cette semaine que le traitement contre la malnutrition avait été interrompu pour près de 3000 enfants dans le sud de Gaza, les exposant à un risque de mort alors que d’horribles violences, des déplacements et le manque d’accès aux établissements de santé se poursuivent. Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires, également organe des Nations unies, a déclaré que «la famine affecte une grande partie de la population de Gaza».

La vie sous la tente est un enfer

Avant-hier, vendredi 14 juin 2024, les habitants du nord de la bande de Gaza ont évoqué une grave pénurie alimentaire dans un contexte de ralentissement de l’acheminement de l’aide vers leur région, selon le journaliste Muhammad Mamdouh qui vit dans une maison partiellement détruite à Beit Lahia avec six membres de sa famille. Il a déclaré: «Les légumes, les fruits et la viande ne sont pas disponibles et ce qui est disponible, la plupart des résidents ne peuvent pas l’acheter en raison des prix élevés et je passe la majeure partie de ma journée à chercher de la nourriture pour ma famille.»

Rahma Hilal a déclaré par téléphone que la pénurie chronique d’eau, due à la destruction généralisée des infrastructures de pompage des puits contribue à aggraver la misère. «L’eau arrive dans notre région une fois par semaine et nous avons du mal à l’amener à la hauteur des réservoirs en raison de la panne de courant», explique-t-elle.

«La chaleur de l’été aggrave la dévastation», a déclaré Shireen Rajab, qui vit dans l’un des camps de tentes du sud. Elle poursuit: «La vie sous la tente est comme un enfer. Nous ne savons pas quoi faire, rester à l’intérieur ou sortir. Les températures élevées sont insupportables. Les enfants souffrent de maladies de peau dues à la chaleur excessive, à la transpiration et au manque d’eau pour se baigner.»

Diarrhée, maladies de peau et hépatite

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires a déclaré que les installations d’approvisionnement en eau et d’assainissement continuent d’être endommagées par les combats et que de nombreuses personnes puisent de l’eau auprès de sources peu fiables dans des récipients inappropriés et manquent de produits d’hygiène tels que du savon, ce qui contribue aux niveaux élevés de diarrhée, de maladies de peau et d’hépatite.

Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus a déclaré qu’un pourcentage important de la population de Gaza est confronté à des conditions proches de la famine à un moment où les agences humanitaires continuent de demander que davantage d’aide soit autorisée dans la bande dévastée tandis qu’Israël accuse l’Onu d’être inefficace même si l’agence Relief affirme que les combats à Gaza et les difficultés de coordination avec les autorités israéliennes ont rendu difficile l’accès au passage de Karam Abu Salem.

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