Née en 1952 dans le Lancashire, en Angleterre, Nuala Ni Dhomhnaill, vit dès l’âge de cinq ans dans le Kerry, en Irlande, le pays de ses parents, où l’on parle le gaélique qu’elle adopte pour écrire.
Poète majeure dans cette langue, son œuvre est une affirmation de la femme, dans son amour charnel et sensuel, la présence du corps. Considérée comme pionnière dans cette écriture.
Tahar Bekri
Ton corps est une île
au beau milieu de l’océan.
Tes membres déployés
sur un drap d’un blanc aussi éclatant qu’une mer de goélands
Ton front, une source d’eau pure
mélange de sang et de miel…
.Boisson rafraîchissante
lorsque le feu brûle en moi,
breuvage thérapeutique
lorsque j’ai la fièvre
Tes yeux,
des lacs de montagne
par une belle journée du mois d’août
quand le ciel
se prend à scintiller sur l’eau.
Tes cils, les roseaux
qui poussent sur leurs rives.
Et si j’avais une barque
pour voguer vers toi,
une barque de bronze blanc
sans une plume qui dépasse
sauf une,
une plume rouge
à l’envers blanc
qui jouerait de la musique
pour me bercer à bord,
alors je les hisserais
ces voiles blanches, rondes et souples,
et je braverais
vents et marées
pour te rejoindre
là où tu reposes…
Solitaire, émeraude,
Insulaire.
Traduit du gaélique, extrait de ‘ ‘Carnaval et autres poèmes’’, Université Haute Bretagne, Renne 2, 2010.